La Minustah alerte sur la multiplication des cas de lynchage

Le chef de la section des droits humains de la Minustah, Thierry Fagart, déplore la multiplication des cas de lynchage à travers le pays notant que plusieurs dizaines de personnes ont été lynchées ces derniers mois. Thierry Fagart croit que cette situation résulte du manque de confiance des citoyens dans le système judiciaire. » Les citoyens craignent qu’au stade du commissariat de police ou dans le système judiciaire que quelqu’un décide de remettre en liberté une personne qu’ils estiment coupable », insiste t-il tout en réclamant des dispositions pour mettre un terme à cette situation. Le responsable des droits humains de la Minustah préconise un renforcement de l’effectif des policiers dans les rues afin que les individus ne s’emparent des suspects en vue de les lyncher. » Les élus locaux ont également un rôle à jouer dans le domaine de la prévention « , ajoute t-il. De plus, il regrette qu’il n’y a jamais eu de poursuite dans les cas de lynchage, rappelant que les auteurs de lynchage sous coupables d’homicide volontaire.M. Fagart annonce que la Minustah présentera bientôt un rapport sur les cas de lynchage répertoriés à travers le pays. » Nous allons essayé de comprendre ce phénomène et de faire des recommandations afin de diminuer l’impact son impact dans la société », argue t-il. Par ailleurs, M. Fagart fait état des progrès accomplis par le gouvernement dans le domaine du respect des droits humains. » Il y a une réelle volonté politique de faire changer les choses », témoigne le magistrat français qui cite entre autres le plan de réforme de l’institution policière et le renforcement de l’inspection générale de la police. M. Fagart note également que le ministre de la justice, René Magloire, manifeste le désir de réaliser un vaste réforme au sein de l’appareil judiciaire. Pour le chef de la section des droits humains de la mission onusienne l’un des dossiers prioritaires est la détention préventive prolongée. Parmi les défis à relever, M. Fagart cite la synchronisation des réformes au sein de la justice et de la police tout en soulignant la nécessité d’une bonne collaboration entre ces deux institutions.

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