La Minustah est reconduite pour huit mois par le Conseil de sécurité

Le Conseil de sécurité de l’ONU a renouvelé jeudi, pour huit mois, le mandat de la force des Nations unies en Haïti et l’a chargée d’intensifier ses opérations de police contre les bandes armées afin de rétablir la sécurité dans le pays. Dans une résolution adoptée à l’unanimité de ses quinze membres, numérotée 1743, le Conseil a prorogé jusqu’au 15 octobre le mandat de la Mission de l’ONU pour la stabilisation en Haïti (Minustah), qui était venu à expiration. La résolution, rédigée par le Pérou, charge la Minustah de « continuer à accroître le rythme de ses interventions en soutien de la police haïtienne, contre les bandes armées (…) pour restaurer la sécurité, notamment à Port-au-Prince ».Le renouvellement du mandat pour huit mois, au lieu de six ou douze comme c’est généralement le cas pour les missions de l’ONU, résulte d’un compromis entre la Chine, qui souhaitait un mandat court, et les membres du groupe de contact sur Haïti.Ce groupe, réunissant 15 pays donateurs ou contributeurs à la Minustah ainsi que 7 organisations internationales, avait plaidé, le 1er février à Washington, pour une prolongation d’un an du mandat de la Minustah, soulignant l’importance de son rôle pour la stabilité et la paix, ainsi que dans la lutte contre le crime. Mais un diplomate chinois à l’ONU, Li Junhua, a affirmé que son pays était par principe pour une prorogation de six mois. « C’est la règle pour toutes les opérations de maintien de la paix de l’ONU », a-t-il dit, expliquant que cela permet au Conseil de sécurité de faire des ajustements deux fois l’an et envoie en même temps au pays hôte « le signal qu’il doit faire ses propres efforts », que l’ONU n’est pas là pour toujours. En toile de fond, figure le contentieux de Pékin avec Port-au-Prince, l’une des 25 capitales à avoir maintenu des relations diplomatiques avec Taïwan. L’an dernier, la Chine avait provoqué l’annulation d’une visite en Haïti du ministre taïwanais des Affaires étrangères en menaçant d’opposer son veto à la Minustah.

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