La Minustah ne désarmera pas les gangs ( Heleno)

« Il ne faudra pas s’attendre à l’usage de la force de la part des soldats brésiliens pour mettre un terme aux violences provoquées par les gangs armés ». Déclaration du commandant militaire de la Minustah, Augusto Heleno, le jeudi 2 décembre 2004, devant une commission du Parlement, rapporte l’agence Reuters. Le général Heleno révèle que la Minustah ( mission onusienne de stabilisation)fait l’objet de fortes pressions de la part de la communauté internationale pour utiliser la force contre les gangs. « Je commande une force de maintien de la paix , pas une force d’occupation », indique le général avant de souligner que « nous ne sommes pas là pour utiliser la violence, cela ne sera pas le cas sous mon commandement ». Augusto Heleno met à l’index les Etats-Unis, la France et le Canada parmi les pays qui pressent la Minustah d’employer la force pour faire échec aux gangs armés. Récemment à Cité Soleil, des militaires argentins non armés de la Minustah ont été battus puis humiliés par des chimères lavalas avant une intervention qui s’est soldée par 6 arrestations. La police nationale dit déplorer les réticences de la Minustah à l’encadrer dans les zones de tension à Port-au-Prince. Pour sa part, le chef de la diplomatie brésilienne Celso Amorim estime qu’il faudrait 100 mille soldats bien entraînés pour retrouver et éliminer un nombre important de bandits. « Ce n’est pas notre rôle », ajoute M. Amorim. Dans son intervention devant le Parlement brésilien, le ministre des affaires étrangères a plaidé en faveur du déblocage des fonds internationaux promis à Haïti. Le directeur exécutif de l’Initiative de la Société Civile critique la Minustah. Rosny Desroches croit que le maintien de la paix passe d’abord par le rétablissement de la paix. Le professeur Desroches indique que la Minustah doit dire si elle peut faire le travail ou pas. Pour sa part, le président de la Chambre de commerce et d’industrie Réginald Boulos souligne que les Haïtiens doivent d’abord compter sur eux-même tout en insistant sur un programme social pour ramener la paix. Depuis le 30 septembre, les partisans armés de l’ancien président Aristide ont déclenché une vague de violence qui a fait plusieurs dizaines de victimes dans la capitale haïtienne.

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