La peur d’être victime à nouveau…

Les journalistes doivent se conformer aux injonctions des agents attachés à la sécurité de Boniface Alexandre, lit-on dans un communiqué de la présidence qui a édicté de nouvelles règles aux travailleurs de la presse couvrant les activités du chef de l’Etat haïtien.Ces nouvelles dispositions visent à « harmoniser les relations de travail entre les journalistes et les agents de sécurité », selon le responsable du Cabinet particulier du président provisoire Boniface Alexandre. Michel Brunache dit toutefois déplorer les incidents du lundi 3 octobre 2005 aucours desquels des journalistes haïtiens dont Guyler C. Delva et Méroné Jean Wilkens ont été sévèrement agressés par des membres de la sécurité rapprochée de M. Alexandre. Les responsables du Palais national se sont gardés de prendre les sanctions qui s’imposent pour éviter la répétition de ces actes de sauvagerie contre des journalistes en exercice de leur métier. Guyler C.Delva correspondant de l’Agence Reuters en Haïti et animateur de l’émission « Les grands reportages » sur Radio Mélodie FM a été sauvagement battu par un agent étranger attaché à la sécurité de Boniface Alexandre alors que le travailleur de la presse couvrait la cérémonie de réouverture des travaux judiciaires aux Palais de Justice de Port-au-Prince. Méroné Jean Wilkens, reporter à Radio Métropole, a été lui aussi agressé par un agent de sécurité de la présidence le même jour. Son badge de travail a été brisé lors de cette intervention brutale de la part d’un garde du corps du Président Boniface Alexandre. Ces actes de violence perpétrés contre ces journalistes professionnels ont été dénoncés par plusieurs secteurs du pays expliquant que de tels comportements de la part des agents de sécurité de la présidence pourraient remettre en question la volonté exprimée par le gouvernement provisoire Alexandre/Latortue de respecter et de faire respecter la liberté de la presse. Le ministre haïtien de la justice qui a effectué une visite de sympathie à Radio Métropole au lendemain de ces incidents a promis de prendre les mesures nécessaires pour éviter la répétition de pareils actes. « Les journalistes participent, au péril de leur vie, à la lutte pour l’établissement d’un Etat de droit en Haïti, ils ne devraient pas faire l’objet d’aucune forme d’agression », a laissé entendre Henry Marge Dorléans qui avait du même coup annoncé l’ouverture d’une enquête pour faire la lumière sur cette affaire. Le gouvernement Alexandre/Latortue est entré sur la scène politique en Haïti suite au renversement du régime lavalas pour violations graves des droits humains dont l’assassinat de journalistes et d’étudiants.

Publicité