L’attitude des acteurs de la crise est passée au scanner par les grands journaux nord-américains et européens. L’hebdomadaire français « Le Point » a récemment délégué en Haïti un envoyé spécial. Ce dernier, dans son analyse de la situation, s’est montré très critique vis-à-vis du président de la République et de la Convergence Démocratique. Dans cet article le Point présente un tableau sombre et critique de la réalité politique haïtienne. Le journal français fait le procès du parti au Pouvoir et de l’Opposition mais les flèches vont surtout en direction du Président du 26 novembre, Jean Bertrand Aristide. Après avoir connu depuis dix (10) ans le triomphe, l’humiliation, l’exil et le retour sous surveillance, Aristide a appris à cultiver le mystère du pouvoir et les délices de la manipulation, écrit le journal. Au bureau du Président c’est un défilé permanent de politiciens, anciens militaires et porte-parole de la Société Civile, poursuit le journal dans son édition du 30 mars. Le Point rapporte que nombre de ceux qui font allégeance au Président de la République aujourd’hui avaient financé le coup d’état contre lui. Mais aux proches de M. Aristide d’expliquer que le chef de Lafanmi Lavalas est devenu un homme d’état et qu’il a jeté la rancune à la rivière. « Titid a beaucoup appris…il aura besoin de tout le monde pour reconstruire le pays» dit l’un d’eux. Mais les ennemis d’Aristide font remarquer que le chef d’Etat marche sur les traces des Duvalier.L’un des anciens proches du Président résume le parcours de Jean Bertrand Aristide en ces termes : « Quand il n’a pas su contrôler l’armée il a subi un coup d’état. Quand son parti n’a pas su contrôler le parlement son gouvernement s’est retrouvé paralysé. Dans le portrait qu’il dresse, l’envoyé spécial du journal le Point tire à boulets rouges sur l’Opposition haïtienne et pense que la force d’Aristide pour l’heure est l’absence d’une Opposition capable d’assurer la relève . La Convergence Démocratique, une coalition de douze (12) partis formée à la va vite au lendemain des élections, représente plus un front du refus qu’une alternative crédible. Selon le Point,les dirigeants de la Convergence reconnaissent qu’ils misent sur les pressions de la Communauté internationale pour ramener Aristide sur les rails. Sans son aide et celle de la diaspora dont les ressources d’Haïti dépendent pour plus de la moitié, il ne peut boucler ses fins de mois. Toujours selon le journal, Washington et Paris ne sont guerre optimistes. Enfin le Point souligne un slogan que l’on peut lire dans les rues de Port-au-Prince « Titid no limit ». Par ailleurs, l’Administration américaine a nommé un nouveau représentant à l’OEA, Roger Noriega qui est un proche de l’influent sénateur républicain, Jesse Helms. Cette nomination n’est pas de bonne augure pour le gouvernement lavalas estime plusieurs journaux américains dont le Miami Herald. Le quotidien de la Floride est d’avis qu’Haïti risque davantage l’isolement.
La presse internationale s’interesse à la crise haitienne
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