Un rapport publié, le 11 avril 2014, par des chercheurs de l’Institut des droits de l’homme au Georgetown University Law Center montre que de nombreux enfants dominicains d’origine haïtienne font face à de sérieux obstacles pour avoir l’accès à l’éducation.Ces enfants, qui avaient été reconnus comme Dominicains/Dominicaines, se sont vus refuser, depuis le prononcé de l’arrêt TC 168-13, l’accès à des documents d’identité, tels : certificats de naissance, cartes d’identité, etc. Ce qui les met en difficulté de s’instruire et de se former.Les chercheurs de l’Institut des droits de l’homme au Georgetown University Law Center ont déclaré avoir interrogé de nombreux Dominicains d’origine haïtienne. Ces derniers ont affirmé qu’ils ont été privés d’accès à l’éducation primaire, secondaire ou universitaire par le simple fait qu’ils ne détiennent pas de documents d’identité.« Dans les cas où certains d’entre nous ont eu la possibilité d’aller à l’école, nous nous sommes vus refuser la possibilité de subir les examens nationaux devant nous permettre d’obtenir nos diplômes en raison des problèmes de certificat de naissance. », ont-ils souligné.Une fille de 14 ans interrogée dans le cadre de ce rapport a dit espérer avec impatience une intervention particulière pour mettre fin à cette grave violation de droits humains.« Nous voulons seulement un miracle pour nous faciliter l’accès à nos documents d’identité en vue de pouvoir nous rendre à l’école. », a-t-elle déclaré.Des dizaines de familles ont indiqué aux chercheurs que leurs enfants qui sont en âge d’être scolarisés se sont vus refuser l’accès à l’école en raison d’interprétations arbitraires de la décision du tribunal et des lois dominicaines. Certains enfants sont même contraints au travail forcé, lit-on dans le rapport.« Les enfants sont lésés, et leurs droits sont violés. Des mesures doivent être prises pour protéger ces enfants. », a déclaré Kimberly Festick, membre de l’équipe de rédaction du rapport.Jamie Armstrong, un autre auteur du rapport, a fait savoir que l’apatridie a des conséquences désastreuses sur les victimes, car elle leur ferme l’accès à l’éducation.« L’éducation est essentielle au développement de l’enfant et constitue une porte d’entrée à la pleine participation à la vie civile, politique, économique, sociale et culturelle. Cependant, cette porte est fermée à de nombreux enfants qui vivent en République Dominicaine. », a-t-il avancé.M. Armstrong qui a rappelé que les lois, politiques et garanties constitutionnelles en vigueur en République Dominicaine font injonction aux autorités dominicaines de faciliter l’accès à l’éducation à tous les enfants, a fait savoir que l’État dominicain ne fait que violer ces engagements.« La République Dominicaine n’a pas respecté ses obligations nationales et internationales en matière de droits humains, y compris le droit à l’éducation. », a-t-il conclu.Les chercheurs de l’Institut des droits de l’homme au Georgetown University Law Center ont fait de sérieuses recommandations en vue de résoudre ce problème de droits humains. Au nombre de ces recommandations se trouve la création d’un comité indépendant qui permettrait aux victimes de déposer des plaintes contre la décision de la Cour constitutionnelle dominicaine.Signalons que l’Institut des droits de l’homme au Georgetown University Law Center sert de point focal pour les activités relatives aux droits de l’homme à ladite faculté de droit et promeut le rôle de Georgetown Law comme un leader dans le domaine des droits humains.Source : GARR
La République Dominicaine restreint l’accès à l’éducation des enfants dominicains d’origine haïtienne
Publicité