La Résolution 806 , conflictuelle et incontournable …

Au fur et à mesure que le temps passe, la Résolution 806 ,adoptée par le Conseil Permanent de l’Organisation des Etats Américains (OEA ) , le 15 janvier dernier, suite aux violences du 17 décembre 2001 apparait comme la principale pomme de discorde entre les acteurs de la crise . Le pouvoir Lavalas , la Convergence Démocratique et la Communauté Internationale sont tous concernés par cette Résolution qui semble , paradoxalement , essentielle à la sortie de crise . Dès l’adoption de la Résolution 806 de l’OEA, d’aucuns la consideraient comme un élément de blocage à la reprise des négociations . Sa portée et sa force en terme d’exigences au gouvernement Lavalas laissait présager la réalité politique d’aujourd’hui . Même l’OEA a eu du mal à l’appliquer, son rapport d’enquête très accablant pour le gouvernement est arrivé très tard en juin tandis que le médiateur international, Luigi Einaudi, sommait le pouvoir Lavalas de prendre ses responsabilités. Le secrétaire général adjoint de l’OEA ajoutait que  » quand le pouvoir aura appliqué dans son intégralité la Résolution 806 alors on saura qui est intransigeant ou pas dans les négociations « . C’était le 18 juin dernier. Les jours passent , la Convergence quémande des signaux en terme d’impunité et de désarmement. Mais, le Mardi 9 juillet dernier Jean Bertrand Aristide affirmait avoir déja tout fait pour la reprise des négociations. Mais mieux ,le président du 26 novembre allait se raviser un peu plus loin évoquant d’abord qu’il n’y pas de preuve pour arrêter certaines personnes soupçonnées dans ces violences et qu’il ne pouvait pas tout faire d’un coup. Officiellement, la police affirme avoir recueilli 32 armes de tous calibres. Au niveau du cabinet d’instruction, on indique que 6 personnes ont été arrêtées dans le cadre de ces violences et une trentaine ont été entendues par le juge d’instruction Bernard Saint-Vil. Aucune n’est visée par la rapport de l’OEA que le gouvernement ne conteste pas sinon qu’il y ait eu pour le régime un « Coup d’Etat » ce jour du 17 décembre. Et quand Amiot Métayer, puissant chef d’OP Lavalas des Gonaïves, a été épinglé en toute amitié, Luc Mésadieu de la Convergence était à deux (2) doigts d’applaudir des deux (2) mains. ”Bon signe” disait-il. Rien à voir avec le 17 décembre , rétorque le commissaire du gouvernement des Gonaives, Louiselmé Joseph. Pourtant le président Aristide continue d’appeler à des sanctions . Le conseil permanent de l’Organisation des Etats Américains (OEA) va se réunir dans les prochains jours sur la crise haitienne après l’échec de la 24 ème mission de son envoyé spécial , Luigi Einaudi. L’OEA devrait analyser les réactions du Pouvoir Lavalas et de la Convergence au projet d’accord initial de M. Einaudi afin de déterminer la meilleure voie de solution à la crise politique haitienne vieille de plus de deux (2) ans .