La Résolution 822 a un (1) an et attend toujours sa mise en application par le Pouvoir …

Le 4 septembre est arrivé et la Résolution 822 de l’Organisation des Etats Américains (OEA) n’est toujours pas appliquée dans son intégralité. Cette situation fragilise la position de la Mission Spéciale de l’Organisation Hémisphérique en Haiti, dirigée par David Lee . Une mission dont le travail sur le terrain est loin de faire l’unanimité. 4 septembre 2002, l’Assemblée Générale de l’OEA adopte à l’unanimité la Résolution 822. Entre autres exhortations contenues dans le document, la normalisation des relations entre Haïti et les bailleurs internationaux . Mais, il faut avant tout l’arrestation des auteurs des violences du 17 décembre 2001, le démantèlement des gangs armés,autant d’éléments devant créer un climat de sécurité propice à la formation d’un Conseil Electoral Provisoire (CEP) crédible et neutre pour mettre fin à la crise née des législatives contestée du 21 mai 2000. D’aucuns s’accordent que certains pas ont été franchis par l’Exécutif qui avait lui même paraphé le document. Au niveau de la réparation pour les violences du 17 décembre, certains partis politiques ont empoché l’argent du trésor public préposé à cette fin. Mais d’autres points ne sont pas exécutés à la satisfaction des concernés. La destruction de quelques armes saisies par la Police Nationale s’est déroulée en l’absence du chef de la mission spéciale invitée à la cérémonie peu crédible , selon des observateurs. L’arrestation de Amiot Métayer a tourné à la catastrophe ( au ridicule, disent les mauvaises langues) pour le Pouvoir qui parait obstensiblement impuissant à neutraliser le fugitif et puissant chef d’OP lavalas. Le CEP de consensus n’est toujours pas formé ; au contraire, les secteurs concernés menacent de ne plus négocier avec le régime. Les constats dressés plus haut ont porté Brian Dean Curran, ancien ambassadeur américain à Port-au-Prince, à déclarer que le « bilan est négatif ». Dans l’intervalle, le pouvoir s’en tient toujours à la tenue d’élections pour rester en harmonie avec la Constitution et la 822 afin d’éviter , dit-il, le vide institutionnel en janvier prochain. Mais les secteurs concernés prennent leur distance par rapport au voeu exprimé par le Pouvoir. Et le temps passe. A la 822 non respectée dans son intégralité, s’ajoute la 1959 votée en juin dernier à Santiago du Chili. Lors de ces assises , l’Administration Américaine par la voix du secrétaire d’Etat ,Collin Powell, a menacé de demander la réévaluation du rôle de la mission spéciale de l’OEA en Haïti si des progrès notables dans la mise en oeuvre de la 822 ne sont pas constatés, d’ici au mois de septembre. Au seuil de septembre mois prévu pour cette évaluation prévue dans la 1959, la « Mission Spéciale de l’OEA pour renforcer la Démocratie en Haïti » n’a plus la cote. Après le secrétaire général adjoint ,Luigi Einaudi, qui a échoué à maintes reprises dans ses efforts de juguler la crise, la Convergence démocratique s’en prend à la Mission dont elle réclame aussi une réévaluation de mandat. L’OEA est qualifiée de complaisante à l’endroit du Pouvoir Lavalas par Paul Denis, l’un des responsables de l’Opposition. La réévaluation de la Mission Spéciale est également souhaitée par le coordonnateur du Groupe des 184. Andy Apaid Junior, furieux après les récentes violences policières contre l’Opposition au Cap-Haïtien, s’est interrogé sur l’utilité de cette mission en Haïti. Si , auparavant, Lavalas paraissait tendre vis-à-vis de l’OEA, aujourd’hui les donnes et le ton changent. Le Parti au Pouvoir, Fanmi Lavalas, s’en prend de nouveau à l’ancien chef de la mission d’observation électorale , Orlando Marville, à l’origine , dit-il , du scandale dont souffre encore le pays. Rudy Hérivaux ,député contesté et membre de la cellule de communication du parti Lavalas , se dit insatisfait du travail de l’OEA mais hésite à se positionner clairement sur sa réévaluation. En clair, l’insatisfaction est quasi générale, le rôle de la Mission doit être évalué, c’est du moins le souhait exprimé par tous les secteurs concernés par la Résolution 822 de l’OEA. Le secrétaire général de l’Organisation Hémisphérique ,César Gaviria , doit incessamment présenter un rapport au Conseil Permanent .

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