La séance d’interpellation du premier ministre différée de deux mois

La 48 eme législature est en train d’innover dans la procédure constitutionnelle d’interpellation en différant de deux mois une séance d’interpellation du premier ministre.Le président du sénat, Joseph Lambert, a laissé entendre que la séance d’interpellation, formulée le 22 août par 5 sénateurs pourrait avoir lieu au cours du mois d’octobre.Cette proposition, pourtant exceptionnelle, ne déplait pas au sénateur interpellateur, Gabriel Fortuné, qui croit que la séance d’interpellation aura lieu avant le 17 octobre.Alors que le président du sénat parle de souci d’assurer le bon fonctionnement de l’état, pour expliquer le retard, le sénateur Fortuné l’interprète comme un sursis accordé au gouvernement.Le sénateur du sud indique que les sénateurs veulent questionner l’action du gouvernement au regard de la déclaration de politique générale du premier ministre Jacques Edouard Alexis.La majorité des membres du grand corps avaient résolu d’accorder un délai au gouvernement, afin de bien faire comprendre que l’interpellation n’a rien à voir avec le comportement du commissaire du gouvernement près le tribunal civil de Port-au-Prince, Claudy Gassant.Le chef du parquet avait refusé de répondre à une invitation du sénat avant de se raviser. La rencontre avait eu lieu une semaine plus tard.Répondant aux nombreuses questions des journalistes, le président du sénat a renouvelé son engagement à respecter la volonté du grand corps en ce qui concerne l’interpellation du premier ministre.Tout en déplorant les remous autour de ce dossier, M. Lambert a donné l’assurance que « l’interpellation aura lieu de toute façon ». » Le premier ministre et le gouvernement devront passer l’examen de l’interpellation qui doit être sanctionné par un vote de confiance ou de censure « , ajoute t-il.Toutefois le gouvernement ne pourra pas se cacher derrière le vote du budget, puisque Joseph Lambert a tenu à préciser que les retards dans le dépôt du projet de budget n’incombent pas aux parlementaires. » Nous avons pour devoir dans l’intérêt supérieur de la nation de choisir la bonne date et le bon moment pour l’interpellation », explique t-il.

Publicité