La sécurité du trafic aérien interdépartemental est-elle garantie ?

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Les enquêteurs de l’OFNAC poursuivent leurs travaux au Cap sur les causes de l’écrasement de l’avion de la Tropical Airways qui a coûté la vie à 21 personnes , le dimanche 24 août 2003 . Entre-temps, de plus en plus de questions sont posées sur la sécurité de transport aérien interdépartemental. Des interrogations demeurent également sur la stratégie de communication de la compagnie aérienne . Quatre (4) jours après la tragédie, la Tropical Airways utilise la même stratégie : le silence ou mieux des bribes d’information délivrées par une firme en communication appelée à la rescousse , le lundi 25 août . Et depuis , un numéro de téléphone , le 249-9241 est mis à la disposition du public . A ce standard , une téléphoniste reçoit des doléances , aide à identifier les personnes qui ont péri et fournit les informations relatives à l’accident, infomations d’ailleurs largement diffusées sans la presse. Vous pouvez aussi savoir en appelant au 249-9241 que l’avion qui s’est écarasé est un Let 410 de 19 places et le numéro du vol était le 1301 B . Pour le reste , la compagnie transnationale demande à toute personne interéssée d’attendre. Attendre les résultats de l’enquête commanditée par l’Office Nationale de l’Aviation Civile (OFNAC). D’ailleurs, au lendemain du drame,Alinx Albert Obas, porte-parole de la Tropical Airway au Cap-Haïtien affirmait que seule la boîte noire de l’appareil pourrait éclairer les lanternes sur ce qui a provoqué son écrasement . Et voilà ce que l’on peut appeler un coup de froid dans le dossier , le Let 410 qui s’est écrasé ne disposait pas de boîte noire . C’est le directeur de l’OFNAC , Jean Lemerc Pierre, qui l’affirme et en fonction de données techniques dont il dispose . Une information que le porte parole de la compagnie dans le Nord n’avait toujours pas jusqu’à ce mercredi 27 août ,midi . D’ailleurs, M.Obas soutient que tout avion a une boîte noire . La tragédie du 24 août qui a coûté la vie à vingt et une personnes vient relancer le débat sur les conditions d’organisation du transport aérien en Haiti. Depuis plusieurs années, en plus de l’aéroport international Toussaint Louverture de Port-au-Prince, de petits avions atterrissent dans certaines villes du pays , notamment au Cap-Haitien , à Port-de-Paix et à Jérémie. Les principales compagnies assurant ces liaisons aériennes quotidiennes , la Tropical Airways et la Caribintair, utilisent notamment des bimoteurs turbo-propulseur de dix-neuf (19) places volant à 4 mille 250 mètres d’altitude. Même si ces appareils sont régulièrement révisés , ils sont exposés à l’usure des pistes d’atterrissage de certaines villes pour la plupart en terre battue et pire, ces aéroports de province sont en général dépourvus d’infrastructures. Il n’y a pas de tour de contrôle à Port-de-Paix et à Jérémie ,donc la communication essentielle entre aiguilleurs du ciel et pilotes fait cruellement défaut . Pas moyens à Port-de Paix et à Jérémie par exemple de prévenir un avion qui veut atterrir quand la piste est occupée . Dans un mélange de modernité et d’archaïsme, on voit par exemple à Port-de-Paix ou à Jérémie , un officier lever un drapeau ou tirer son sifflet pour faire dégager la piste ou demander au pilote de ne pas descendre . Ainsi, quand on doit prendre place à bord d’un avion transnational et prendre de l’altitude ,il est difficile d’avoir les pieds sur terre .

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