La SIP convoque deux réunions sur la liberté de la presse en Haiti et en République Dominicaine

La Société Interaméricaine de Presse (SIP) a annoncé que deux forums seront tenus à Port-au-Prince (3 février) et Santo Domingo (4 février) sur la question de la liberté de presse dans en Haïti et en République Dominicaine. Dans un communiqué, la SIP, ayant son siège à Miami, se dit préoccupée par « la grave situation de la liberté de presse à Haïti » et espère que le forum aidera à indiquer une voie de solution au problème. La réunion de Port-au-Prince sera dirigée par Sergio Muñoz, du journal « Los Angeles Times » et président de la Commission de Chapultepec de la SIP. Don Bohning, ex-éditeur pour l’Amérique latine de « The Miami Herald » ainsi que plusieurs journalistes haïtiens et représentants d’autres secteurs. A Santo Domingo, la SIP a convoqué des journalistes et des législateurs avec la participation du Président de la Chambre de Députés, Alfredo Pacheco, afin de réviser les lois relatives à la presse et l’accès à l’information, qui affectent le travail des journalistes. En Haiti, une controverse est intervenue, il y a environ 2 semaines, entre le Premier Ministre Gérard Latortue et le Correspondant de Reuters, Guylaire Delva (Secrétaire Général de l’Association des Journalistes Haitiens – AJH), pour avoir diffusé une information jugée erronée par le bureau du Chef de gouvernement. Un communiqué officiel a soupçonné le journaliste de travailler pour une « chapelle » politique, ce contre quoi ce dernier s’est insurgé. Le Comité des Avocats pour le Respect des Libertés Individuelles (CARLI) avait entre autres dénoncé le 23 janvier dernier, l’« exécution du journaliste Abdias Jean (13 janvier) alors qu’il couvrait un reportage à Cité de Dieu (périphérie de Port-au-Prince) », durant une intervention policière pour réprimer la violence de groupes armés. Des voix se sont élevées au niveau international à propos du cas Abdias Jean. Après avoir condamné « le meurtre » le 1er février dernier, le Secrétaire General de l’Organisation des Nations Unies pour l’Éducation la Science et la Culture (UNESCO) a indiqué que « si les rapports selon lesquels Adbias Jean a été tué par la police se confirment, il serait particulièrement choquant de penser que de tels crimes sont commis par les forces qui sont précisément en charge de la loi et de l’ordre ». La porte parole de la police, la Commissaire Jessy Cameau Coicou, a toujours nié toute responsabilité de l’institution policière dans cet acte. La Coalition Nationale pour les Droits des Haitiens (NCHR) avait fait savoir qu’elle demanderait à la police d’ouvrir une enquête. Le Centre Œcuménique des Droits Humains (CEDH) a déclaré constater ces derniers jours des brutalités policières à la capitale, mais ne pas disposer de preuve à propos d’exécutions sommaires. Deux journalistes du quotidien haïtien Le Nouvelliste, Claude Bernard Serant et Jonel Juste, ont été sauvagement agressés le 14 janvier par des partisans violents de l’ancien Président Jean Bertrand Aristide au Belair, un des quartiers chauds de la capitale. Selon Le Nouvelliste, un des agresseurs a déclaré que « la faute est aux journalistes si Aristide n’est plus au pouvoir et si notre ventre crie famine ». Le même jour, la police a saisi la caméra d’un reporter de la station privée Radio Télé Guinen, qui couvrait une opération policière au Village de Dieu, l’un des bidonvilles du bord de mer de la capitale. Selon la Direction de Radio Télé Guinen, la police, qui a rendu la caméra le même tour, a reproché à cette station d’accorder une large audience aux bandits qui s’expriment à visage couvert, et de filmer, lors des opérations policières, uniquement les agents de l’ordre en action et jamais les bandits. En outre, dans un communiqué émis le 25 janvier dernier, l’Association Nationale des Médias Haïtiens (ANMH) exprimait sa préoccupation face à « la recrudescence, ces dernières semaines, de menaces de mort proférées contre deux journalistes professionnelles : Nancy Roc et Lilianne Pierre-Paul ». L’ANMH avait « dénoncé, par anticipation, tous les auteurs et complices de projets criminels de cette nature, planifiés ici ou ailleurs ». L’association disait espérer que « les autorités actuelles sauront faire montre de responsabilité dans cette affaire ». AlterPresse

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