La situation des droits de l’Homme est gravissime, selon Gustavo Gallón

Au terme de sa troisième visite, l’expert indépendant des Nations-Unies en Haïti, Gustavo Gallon, a déclaré, lors d’une conférence de presse, ce mardi, dans les locaux de la MINUSTAH, que « la situation des droits de l’homme en Haïti est très grave ». Pendant sa visite, l’expert en droits humains a indiqué avoir porté une attention particulière à la situation politique, notamment à la non tenue d’élections. M. Gallon a insisté sur l’importance du droit d’élire et d’être élu, aussi bien que sur la sensibilité de ce sujet en Haïti, et son impact sur le fonctionnement de l’ensemble des pouvoirs publics et de la démocratie en Haïti. Lors de sa précédente mission en Haïti en juillet 2014, le diplomate onusien avait averti sur le risque de détérioration de la situation politique dans le pays et avait exhorté les acteurs politiques de conclure un accord de base sur les règles du jeu électoral. Les cinq domaines prioritaires du fil conducteur des rapports du diplomate et sur lesquels il avait recommandé de prendre des mesures urgentes sont l’Analphabétisme, la détention préventive prolongée, l’absence d’élections, la réparation des violations des droits humains commises autrefois et conditions de vie des déplacés internes. Malheureusement, rien n’a été fait en ce sens, déplore M. Gallón. « Quelques mois après ma précédente visite, je peux constater que le mécontentement social est palpable dans les rues d’Haïti. Les manifestations dans les rues se multiplient, stimulées par le mécontentement au sujet des élections mais aggravées aussi par le maintien du prix du pétrole malgré sa chute au niveau international, et ses effets sur le pouvoir d’achat de la population », a constaté M. Gallón, expliquant que « Ces manifestations sont des symptômes d’un malaise social auquel il faut faire face ». Concernant la détention préventive prolongée, le Colombien affirme avoir exhorté le Ministère de la Justice et les autorités judiciaires à prendre des actions urgentes visant à mettre un terme à cette pratique qui touche environ 80% des personnes privées de leurs libertés sans avoir été jugés. M. Gallón indique avoir visité la prison de femmes de Pétion-ville et le Centre de rééducation des mineurs en conflit avec la loi. Dans ces centres de détention, les conditions de surpopulation sont inhumaines et dégradantes, fait-il remarquer. L’expert onusien a aussi révélé qu’il reste encore environ 80 000 personnes qui vivent encore sous les tentes. Il a demandé aux autorités haïtiennes d’accroître l’intensité des activités visant à leur trouver, aussitôt que possible, un logement acceptable. M. Gustavo Gallon présentera son deuxième rapport le 24 mars prochain au Conseil des droits de l’homme des Nations unies à Genève. MJ/Radio Métropole Haïti

Publicité