La société civile se sent exclue

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Les organisations non gouvernementales (ONG) – par lesquelles passent 65 pour cent des contributions actuelles des bailleurs de fonds – cherchent un rôle plus cohérent dans la reconstruction du pays.«Les ONG sont les troisièmes plus grands bailleurs de fonds en Haïti », a précisé Sam Worthington, président d’InterAction. «Nous avons de grandes responsabilités auprès du gouvernement haïtien et de la population haïtienne. La seule façon d’assumer cette responsabilité, c’est de mettre en place une coordination efficace entre nous et au sein du système des Nations Unies. La société civile haïtienne se sent toujours exclue de ce processus ».«Nous, les Haïtiens, sommes fiers. Nous savons ce que nous voulons, nous savons ce dont nous avons besoin, mais nous n’en avons pas les moyens », a dit Jean Luc Dessables, coordonnateur de Haiti Response Coalition – l’une des trois seules ONG haïtiennes présentes à la réunion de New York.. «Nous nous sentons isolés, déconnectés, et nous voulons nous reconnecter. Nous sommes tellement habitués aux gens qui viennent en disant ce qu’ils veulent faire pour nous, mais ça n’a encore jamais marché. Nous craignons que ça ne marche encore pas».Mario Joseph, directeur du Bureau des avocats internationaux, un cabinet de droit public siégeant dans la capitale haïtienne, s’est fait l’écho de ce sentiment «d’exclusion» de la société civile «Nous ne disposons pas de mécanisme favorisant la participation des ONG et, sans cela, sans ce genre d’engagement ouvert, comment trouver une responsabilité ?» a demandé M. Joseph. M. Clinton a reconnu la nécessité d’améliorer la transparence gouvernementale, mais a ajouté que cela devait s’étendre aux ONG locales travaillant en Haïti.«S’il est vrai qu’Haïti a pris la décision de construire un pays véritablement indépendant, autosuffisant et moderne, digne de ses habitants, pour la première fois. S’il est vrai que les éléments de la société haïtienne qui ont été trop longtemps négligés et exclus du processus de décision s’y dirigent plus que jamais, alors nous devons nous demander comment cela devrait changer ce que font les ONG en Haïti», a déclaré l’envoyé spécial des Nations Unies, Kristalina Georgieva, commissaire de l’Union européenne.N/ Radio Métropole Haïti

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