Le Premier ministre haïtien Gérard Latortue a prévenu samedi que « la violence n’amènera nulle part les membres du parti Lavalas » du président déchu Jean Bertrand Aristide, les invitant à « rejoindre le processus électoral qui sera scrupuleusement respecté ». Dans des déclarations faites à plusieurs radios haïtiennes vendredi et diffusées samedi, le Premier ministre s’est félicité du succès de la journée de protestation lancée par le patronat contre le « terrorisme » des bandes armées du secteur Lavalas. Vendredi, une journée « ville morte » a été organisée à Port-au-Prince pour dénoncer les violences commises depuis une quinzaine de jours à l’initiative des partisans de l’ancien président. Ce succès « montre que la population rejette la violence, la confrontation et que c’est seulement une petite minorité qui essaie de déstabiliser à la fois le pays et le gouvernement mais ils n’y parviendront pas », a averti M. Latortue. « Je crois que la nation dans sa grande majorité est unie au gouvernement (…) et voudrait que finalement on se mette tous ensemble pour que l’année prochaine des élections aient lieu et qu’en février 2006 un nouveau pouvoir et un nouveau gouvernement soient mis en place », a-t-il ajouté. C’est l’objectif « de la grande majorité de la population » et « le parti Lavalas n’a pas d’autre choix que d’intégrer le processus électoral et s’ils sont majoritaires ils auront le pouvoir et s’ils sont minoritaires ils devront accepter leur position de minorité » a ajouté le premier ministre. Depuis le 30 septembre, des partisans armés du président déchu Jean Bertrand Aristide ont multiplié les actes de violence à Port-au-Prince dans le cadre d’une opération baptisée « Opération Bagdad », faisant une trentaine de morts en 15 jours. Il s’est félicité que certains dirigeants Lavalas comme l’ancien sénateur Pierre Sonson Prince (Sud-Est) « aient déjà pris partie contre la violence et se soient joints au processus démocratique et électoral ». « Ce sont des Lavalassiens conséquents » a-t-il estimé. « Beaucoup d’entre eux sont convaincus qu’ils représentent la majorité nationale et c’est pourquoi ils n’ont pas peur d’aller aux élections mais malheureusement il y a une minorité qui suit les ordres venus d’ailleurs (allusion au président déchu Jean Bertrand Aristide en exil en Afrique du Sud, NDLR) et préfère la violence ». « A ceux-là je dis que cela n’amènera nulle part et qu’ils se retrouveront tous au sein du processus électoral », a conclu le Premier ministre. AFP
La violence n’amènera le parti Lavalas « nulle part » affirme Latortue
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