Laila Bokhari en visite en Haïti

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La Secrétaire d’État norvégienne, Laila Bokhari, effectue actuellement un déplacement en Haïti pour la première fois. Selon un communiqué, le but de son séjour est de mieux comprendre les défis rencontrés par les communautés locales de la région Grand Sud d’Haïti suite aux conséquences dramatiques de l’ouragan Matthew. Cette visite permet à la Secrétaire d’État d’observer de ses propres yeux les résultats des projets financés par la Norvège dans la région. « La Norvège est un soutien clé d’ONU Environnement et ses partenaires en Haïti depuis de nombreuses années. Haïti est un des pays prioritaires pour l’aide au développement norvégienne, l’accent étant mis sur les secteurs de l’environnement, de l’énergie et de l’éducation » a réaffirmé Laila Bokhari, Secrétaire d’État de la Norvège. Le 27 Juin, la délégation de haut niveau s’est rendue sur l’une des premières aires marines protégées, Pointe Abacou à Saint Jean du Sud. C’est l’une des neuf aires marines protégées établies par le Gouvernement d’Haïti en 2013 avec le concours de la Norvège et d’ONU Environnement. Le Ministre de l’Agriculture, Carmel André Béliard, a déclaré que : « l’établissement d’aires protégées revêt une importance stratégique pour le gouvernement. Nous les considérons comme des instruments locaux de gestion durable des pêches, de réduction des risques de catastrophes et d’adaptation au changement climatique.» L’élaboration d’un plan de gestion des aires protégées pour Pointe Abacou est en cours grâce à l’appui de la Norvège et d’ONU Environnement. A travers l’implication des communautés locales, le plan prévoit une économie verte et bleue dans la région (pêche, apiculture), ainsi que la réhabilitation d’écosystèmes essentiels, comme les mangroves. Parallèlement au développement du plan, ONU Environnement créé déjà des opportunités d’emplois dans les secteurs du reboisement côtier, de l’apiculture autour des mangroves et de la réhabilitation de bateaux de pêche. Considérant les impacts de l’ouragan Matthew, ONU Environnement et le Bureau International du Travail (BIT) ont renforcé leur collaboration afin de promouvoir le relèvement vert le long de la côte sud d’Haïti. La réhabilitation environnementale par la création immédiate d’emplois verts est au cœur du partenariat. À Pointe Abacou par exemple, BIT en synergie avec ONU Environnement, a contribué au développement de l’apiculture en tant qu’alternative économique durable et réduction de la pression sur les ressources forestières.Cela a permis de former plus de 30 personnes aux techniques de gestion et construction de ruches ainsi qu’à l’établissement d’un atelier de fabrication. « Je peux constater les efforts considérables de nos partenaires haïtiens et internationaux afin d’engendrer des changements durables pour les communautés de la région » a déclaré Laila Bokhari, Secrétaire d’État. « La Norvège est là pour accompagner le Gouvernement d’Haïti dans le développement résilient de la région Grand Sud, tout particulièrement suite à l’ouragan Matthew. » D’après le délégué du département du Sud d’Haïti, Max Serge Daniel, le soutien de la Norvège au développement régional et à la coordination, par exemple grâce à la Table Verte du Grand Sud, est crucial. La situation post-ouragan Matthew a montré à quel point il était important de passer de projets isolés ad-hoc vers des programmes cohérents intégrés pour la région Grand Sud. « Une vision régionale avec intégration et coordination significatives nous permettront de renforcer la résilience que nous souhaitons » a affirmé le délégué. Pour le coordonnateur résident de l’ONU en Haïti, El Mostafa Benlamlih « sans la responsabilité et la responsabilité de la communauté, la durabilité de ces efforts conjoints sera difficile ».Le responsable d’ONU Environnement en Haïti, Matti Lehtonen, a souligné l’importance des partenariats dans l’amélioration des vies des haïtiens : « C’est en travaillant ensemble que nous pouvons accomplir le plus. Grâce au soutien de pays “champions” tels que la Norvège au renforcement des institutions haïtiennes, la gestion des biens publics, comme les écosystèmes, peut être renforcée. Cela demande également de travailler avec des ONG locales et nationales ainsi que d’autres entités onusiennes, comme le Bureau Internationale du Travail. L’engagement de la Norvège dans la protection et la réhabilitation des écosystèmes du Sud d’Haïti constitue un héritage vital pour les générations à venir. » La délégation s’est également rendue à Torbeck où le Bureau Internationale du Travail aide des jeunes à trouver un emploien dehors de la sphère traditionnelle des travaux domestiques. Environ 400 adolescents bénéficient ici de formations en agroforesterie, transformation alimentaire, agriculture et élevage grâce aux partenaires du projet, l’organisation AVSI et l’Université Notre-Dame d’Haïti. Le représentant de l’OIT en Haïti, Ramiro Pizarro, a déclaré que « l’approche du BIT est de promouvoir un développement socio-économique rural en améliorant l’éducation et en réduisant les écarts de compétences des jeunes vulnérables d’Haïti. » « Haïti doit renforcer sa résilience. La zone rurale, qui sert à nourrir la ville, est actuellement en insécurité alimentaire et offre des options limitées à ses jeunes. Elle doit protéger ses ressources et reconstruire sa capacité de production au bénéfice de ses habitants et du pays », a déclaré El Mostafa Benlamlih, coordonnateur résident de l’ONU. Cette visite a permis de consolider le partenariat déjà bien établi entre la Norvège, ONU Environnement et le Bureau Internationale du Travail envers Haïti. Les partenaires ont réitéré leur engagement à travailler en étroite collaboration avec les autorités régionales du Sud d’Haïti afin de soutenir un développement économique durable, viable et socialement juste dans la région. EJ/Radio Métropole Haïti

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