L’ambassadeur français en Haïti ne croit pas en la tenue des législatives dans les six (6) prochains mois

L’ambassadeur de France en Haïti , Thierry Burkard, doute de la possibilité d’organiser des élections législatives dans six (6) mois comme le président Aristide en a pris l’engagement au Sommet spécial des Amériques déroulé à Monterrey au Mexique les 12 et 13 janvier. Dans une interview au correspondant de Radio Métropole à Jérémie en marge de l’inauguration du local de l’Alliance Française , le jeudi 22 janvier 2004, le diplomate a indiqué qu’il ne croit pas que les conditions de sécurité seront réunies au vu de la situation actuelle marquée par la violence. Dans ce cadre , l’ambassadeur français exprime ses vives préoccupations sur la dégradation du climat politique dominé par l’augmentation des manifestations anti-Aristide et la répression policière et des partisans armés du Chef de l’Etat. Aussi, M. Burkard fait-il montre de scepticisme quant au sens donné au mot « Liberté » par le pouvoir dans son slogan « Ayiti Se Manman Libète » (Haïti est la mère de la liberté). Le diplomate fait remarquer que la liberté siginifie le respect de la libre expression sous toutes ses formes et non , par exemple, le sabotage d’émetteurs de médias. Dans un rapport publié , le jeudi 22 janvier à Genève, l’expert indépendant de l’ONU pour les droits humains en Haïti, Louis Joinet a emis de sérieuses réserves sur les possibilités que l’organisation d’élections législatives permette de ramener la paix dans le pays du fait de la dégradation de l’Etat de droit. M. Joinet a écrit que « La crise institutionnelle que traverse le pays (…) est une source d’insécurité telle que le retour prochain à la paix par des élections paraît irréaliste, tant qu’à l’Etat de droit se substitue toujours plus un Etat d’impunité ». Dans ce cadre , l’expert a dénoncé « les persécutions et exactions dont sont particulièrement lacible les journalistes, les militants de partis politiques ou de syndicats, les défenseurs des droits de l’Homme, les étudiants… ».