Le Premier Ministre désigné, Laurent Lamothe, est préoccupé par le retard dans le décaissement des fonds promis par la communauté internationale après le violent séisme du 12 janvier 2010.Le chancelier haïtien, qui avait représenté le chef d’Etat au dernier sommet des Amériques, assure avoir fait un plaidoyer auprès de ses interlocuteurs en vue d’une accélération du processus de décaissement. Les institutions multilatérales et les pays donateurs s’étaient engagé à hauteur de 9 milliards de dollars en faveur de la reconstruction d’Haïti.2 ans après, seulement 43 % des fonds promis ont été décaissés, déplore le ministre des affaires étrangères qui n’a toutefois pas abordé le dossier de la commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti (CIRH). Le mandat de cette plateforme, composée de représentants de la communauté internationale et du gouvernement haïtien, n’avait pas été renouvelé par les autorités haïtiennes. M. Lamothe souhaite aujourd’hui que les partenaires d’Haïti investissent directement auprès des institutions haïtiennes. Cette option avait été rejetée par les donateurs qui redoutaient la corruption au sein de l’administration publique.Le chancelier haïtien juge qu’il faut maintenant investir dans ces institutions haïtiennes afin de les renforcer dans le contexte de la reconstruction. Par ailleurs, M. Lamothe a admis que l’absence d’un gouvernement légitime est un frein dans la coopération internationale.Certains pays ont décrété un gel de leur coopération, révèle M. Lamothe qui invite les acteurs politiques à la concertation en vue de la formation d’un gouvernement légitime. Tout en réitérant la détermination de l’administration Martelly à relever les grands défis, Laurent Lamothe a néanmoins soutenu que le pays doit remplir les conditions pour obtenir l’aide internationale. LLM / radio Métropole Haïti