Lancement d’une campagne d’assainissement dans le sud-est

Une initiative en matière d’assainissement dans le sud-est d’Haïti a montré des résultats encourageants pour les habitants, avec une réduction importante du nombre d’infections transmises par l’eau, selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF). « Cinq localités de cette région ont été déclarées exemptes de défécation en plein air, ce qui représente un progrès dans la prévention du choléra et d’autres maladies transmises par l’eau dans cette région », a déclaré le Représentant de l’UNICEF en Haïti, Marc Vincent, dans un entretien avec le Centre d’actualités de l’ONU. « Dans le domaine de l’assainissement, nous avons fait beaucoup de progrès et il y a encore un long chemin à parcourir », a-t-il ajouté. « L’UNICEF est actif dans 120 communautés et, au total, plus de 20.000 personnes dans le pays bénéficient actuellement d’un environnement exempt de défécation en plein air, ce qui marque un changement important et donne de l’espoir ». Les cinq localités, Nan Merlien, Fatima Rada et trois autres communautés dans le sud-est d’Haïti, ont pris part à la campagne de l’Assainissement total piloté par la communauté (CLTS), soutenue par l’ONU. Cette campagne fait partie du plan des autorités haïtiennes contre le choléra à travers la promotion d’une politique « zéro défécation en plein air » et un accès accru aux installations d’eau et d’assainissement dans les écoles et les centres de santé. La campagne CLTS soutient les communautés locales dans leurs efforts pour accéder à l’eau, réhabiliter des réseaux d’eau et assurer la chloration destinée à lutter contre la contamination. L’initiative soutient également les communautés dans la construction de toilettes et la réduction de la contamination de l’eau causée par la défécation en plein air. La campagne a déjà été mise en œuvre dans 67 autres localités. Environ 1.000 latrines à domicile ont été construites et 2.000 autres sont en cours de construction. Six communautés ont été certifiées « exemptes de défécation en plein air » et 16 sont en cours de l’être. Un travailleur communautaire Harry Richner a souligné que l’effort pour convaincre les résidents locaux de changer leurs habitudes a nécessité de la persévérance parce que beaucoup espéraient que d’autres construiraient les latrines nécessaires. « Je suis engagé dans ce combat depuis longtemps, et avec les efforts de plusieurs partenaires nous avons réussi à mettre fin à cette pratique dans la région », a dit M. Richner. « Grâce au comité local CLTS composé de neuf adultes et de deux enfants qui m’a aidé à faire le travail, nous avons réussi à surmonter ce défi ». L’une des membres du comité local dans la localité de Fatima Rada, Anephta Pierre-Louis, 12 ans, a souligné le rôle important que les enfants ont à jouer dans la campagne. « Dans le comité je suis chargée de la surveillance, quand une famille laisse ses toilettes sales, je leur demande gentiment de les nettoyer afin d’éviter d’attraper des maladies », a dit Anephta Pierre-Louis. « J’éduque aussi les enfants comme moi, dans mon quartier et à l’école. Je leur demande de ne pas déféquer sur le sol et de se laver les mains après être sorti des toilettes ». Le Représentant de l’UNICEF, Marc Vincent, a noté que ces mesures servent d’exemple à suivre pour les autres. « Quand vous parlez aux gens dans les communautés et que vous voyez leur fierté d’avoir construit leurs propres latrines, et la façon dont ils sont fiers de protéger leurs familles et leurs enfants par leurs propres moyens, quand vous voyez cela, cela vous donne de l’espoir, l’espoir d’aller plus loin », a-t-il déclaré. « Parce que nous voulons et nous devons éliminer totalement le choléra ». Le Secrétaire général, Ban Ki-moon, a lancé en 2014 avec le gouvernement haïtien la campagne de l’assainissement total, qui est l’un des principaux piliers à long terme pour la lutte contre le choléra en Haïti. Selon l’UNICEF, la fourniture d’eau potable, l’utilisation d’infrastructures d’assainissement sûres et les bonnes pratiques d’hygiène sont des éléments essentiels pour faire progresser la prévention du choléra et d’autres maladies transmises par l’eau en Haïti. Cependant, malgré les progrès réalisés, l’agence onusienne affirme qu’il reste encore beaucoup à faire et que l’engagement de la communauté internationale, des donateurs et des partenaires est nécessaire de toute urgence. Actuellement, selon la Direction nationale de l’eau potable et de l’assainissement, seulement 28% de la population haïtienne a accès à un assainissement adéquat et 42% n’a pas accès adéquat à de l’eau potable.

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