L’ancien résidence d’Aristide à Tabarre encerclée par des militaires de l’ONU et des policiers haïtiens

Plus d’une centaine de militaires de la Minustah et de policiers haïtiens ont pris position depuis l’aube de ce jeudi 16 décembre 2004 devant l’ancienne résidence de l’ex-président Aristide à Tabarre ( est de Port-au-Prince) occupée depuis la veille par des militaires démobilisés qui décident de la transformer en base. Au moins trois chars de l’ONU sont stationnés aux abords la barrière alors que les agents des unités spéciales de la police nationale évacuent les habitants de la zone. Jusqu’ici, aucun incident n’a été enregistré. Les ex-militaires, environ une cinquantaine, conduits par le sergent Ravix Rémissainthe se déclarent prêts à négocier moyennant que le gouvernement leur garantisse un nouveau local. Le gouvernement intérimaire qui a formé un Bureau de gestion des militaires démobilisés déclare « hors-la-loi tous ceux qui au nom des Forces armées d’Haïti saisissent des véhicules de l’Etat, circulent en uniforme avec leurs armes de guerre et occupent des bâtiments publics ou privés ». Dans un communiqué publié dans la soirée du mercredi 15 décembre, les autorités ont demandé aux ex-militaires de « vider les lieux immédiatement » et annoncé que « le gouvernement va prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre fin à cette situation intolérable avec l’aide de la Police nationale d’Haïti (PNH) et de la Minustah ». Les anciens militaires qui occupent l’ancienne résidence d’Aristide déchouquée par ses partisans le jour de son départ pour l’exil, le 29 février, où vivaient depuis des squatters, expliquent avoir agi sur autorisation du conseil municipal de Tabarre qui vient d’être révoqué par le gouvernement dans un autre communiqué publié, mercredi soir. Les négociations n’ont pas commencé entre le gouvernement et les anciens militaires à Tabarre où l’entrée de la résidence est contrôlée par les militaires brésiliens de la Minustah qui se disent en faveur de la paix et de la réconciliation nationale. L’armée reconnue par la Constitution a été dissoute en 1995 par M.Aristide. Depuis sa chute due en partie par l’action des militaires démobilisés, ces derniers qui effectuent des patrouilles sont présents à travers le pays où ils se sont emparés de bâtiments publics et privés. Dans la matinée de ce jeudi 16 décembre, des policiers cantonnés à Arcahaie et Saint Médard ( nord de la capitale ) ont été désarmés par des ex-militaires. Leur commandant Ravix Rémissainte vient de lancer un appel au calme afin d’éviter toute effusion de sang.

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