La présidente de l’Association Nationale des Medias Haïtiens (ANMH), Anne Marie Issa, affirme que l’assassinat de Jean Dominique a été un coup terrible pour la presse et peut être considéré comme une tentative de bâillonnement de la presse. » Les assassins de Jean Dominique sont toujours dans la ville tout comme ceux de Brignol Lindor et Jacques Roche », soutient Anne Marie Issa qui se plaint du piétinement des enquêtes. » En 7 ans l’appareil judiciaire n’a jamais été en mesure de faire avancer le dossier de Jean Dominique », indique t-elle. Par ailleurs, Reporters sans Frontières constate que l’enquête, théoriquement relancée il y a deux ans, n‘a toujours donné aucun résultat.“La victoire sur l’insécurité et la loi des gangs, dont un a exécuté le photographe Jean-Rémy Badiau, le 19 janvier dernier, prendra évidemment du temps. Le système judiciaire haïtien doit se reconstruire », écrit Reporters sans Frontieres. Les responsables de RSF indique qu’en dépit de l’élection de René Préval, autrefois très proche de la victime, et la nomination de Claudy Gassant, premier magistrat instructeur de l’affaire, au poste de Commissaire du gouvernement près le tribunal civil de Port-au-Prince aucun des tueurs présumés, pourtant identifiés et localisés, n’a été appréhendé. » Dans ces conditions, il sera difficile de rendre justice”, a déclaré Reporters sans frontières. Le 3 avril 2000, Jean Dominique, directeur et analyste politique de Haïti Inter et Jean-Claude Louissaint, gardien de la radio, étaient abattus dans l’enceinte de la station. L’enquête, conclue le 21 mars 2003, avait abouti à l’inculpation et à l’incarcération de six individus : Dymsley Milien dit “Ti Lou”, Jeudi Jean-Daniel dit “Guimy”, Philippe Markington, Ralph Léger, Freud Junior Demarattes et Ralph Joseph. Les trois derniers ont été relaxés en appel le 4 août 2003.
L’ANMH et RSF réclament une enquête sérieuse sur l’assassinat de Jean Dominique
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