Les divergences persistent entre l’ex-parti au pouvoir et le gouvernement intérimaire autour de la désignation du représentant de Fanmi Lavalas au Conseil Electoral Provisoire (CEP). Une rencontre prévue , le mardi 8 juin 2004, avec le Premier ministre a été reportée sine die à la demande des lavalassiens. Le parti d’Aristide ne sera vraisemblablement pas représenté au CEP. Le processus visant à combler la vacance est enclenché. Lavalas semble faire cavalier seul. Sur les huit (8) membres de la délégation de Fanmi Lavalas présents la semaine dernière à la Primature pour la rencontre, sept (7) se sont inscrits aux abonnés absents, mardi. Yvon Feuillé, le seul lavalassien à faire acte de présence, est arrivé en retard et de plus, non pour désigner le représentant du parti Fanmi Lavalas mais pour demander au chef du gouvernement de reporter sine die la rencontre. Puisque entre les membres du parti, les violons paraissent difficiles à s’accorder. Et c’ est Yvon Feuillé qui l’admet lui même en précisant qu’il est difficile d’obtenir un compromis entre les membres du parti. Et de toute évidence, c’est par principe ou tout simplement par sentiment de réserve que Yvon Feuillé n’a pas révélé clairement le pourquoi de tant de difficultés à obtenir ce compromis. Car, les linges sales se lavent en famille. C’est fort de cela qu’il se contente de s’aider derrière le paravant de manque de compréhension mutuelle. Mais entre les lignes des déclarations de Yvon Feuillé, on a vite compris que certains lavalassiens veulent intégrer le processus électoral tandis que d’autres auraient des idées contraires. Est-ce pourquoi le refus de tant de membres de l’imposante délégation de la semaine dernière vient confirmer la thèse de malaise au sein du parti à propos. Mais les rumeurs et les nouvelles circulent en Haïti, et font écho jusqu’aux oreilles du Premier ministre Gérard Latortue. Ce que les lavalassiens refusent de dévoiler publiquement, le chef du gouvernement l’a fait en des termes clairs en affirmant qu’ils ne peuvent pas s’entendre. Le Premier ministre déclare se sentir à l’aise en se voyant obligé d’exiger qu’on mette en branle le mécanisme prévu dans l’accord initial. Gérard Latortue se lave les mains mais avec regret, soutient-il. Désormais, les représentants des Eglises, du pouvoir judiciare et des militants des droits humains qu’il a rencontré, le même jour, vont se charger de désigner le 9ème membre du CEP. Gérard Latortue qui est parti, en tournée aux Etats-Unis, mardi, laisse quand même une porte ouverte aux lavalassiens qui, selon lui, pourront toujours participer aux élections même s’ils ne font pas partie du Conseil. D’ailleurs, a-t-il fait remarquer, nulle part, il est indiqué qu’on doit former un CEP à partir de représentants de partis politiques.
Lavalas boude le CEP, le processus pour combler la vacance a commencé
Publicité