Lavalas prêt à participer au CEP mais …

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Le parti de l’ex-président Aristide se dit disposé à désigner son représentant au Conseil Electoral Provisoire moyennant l’engagement du gouvernement sur certains points. Dans une lettre adressée au Premier ministre Gérard Latortue, le 28 avril 2004, deux (2) jours avant l’échéance fixée par le gouvernement de transition pour qu’il intègre le processus, Fanmi Lavalas réclame notamment le désarmement des groupes armés, la fin des persécutions politiques et la formation d’une commission tripartite ( Lavalas, Gouvernement,OEA) pour vérifier la légalité des arrestations et des mesures d’interdiction de départ prises à l’encontre de proches de l’ancien régime. La mise sur pied de cette commission avait figuré sur une proposition d’entente formulée par le Bureau du Premier Ministre lors d’une réunion marathon tenue durant 13 heures, le 19 avril dernier. Cependant, Lavalas avait refusé ce compromis. Plusieurs anciens responsables accusés de violation de droits de l’homme dont l’ex-ministre de l’intérieur, Jocelerme Privert, sont en prison et d’autres soupçonnés de dilapidation de fonds publics sont interdits de départ. La Convergence Démocratique (ex-opposition à Aristide) demande au gouvernement Latortue de mettre en place le CEP, le 1er mai, comme prévu. L’un de ses dirigeants, Victor Benoit, estime que l’ex-parti au pouvoir cherche à discréditer le processus de démocratisation. Le professeur Benoit qualifie de manœuvres politiciennes les accusations de persécutions politiques portées contre le pouvoir. La correspondance de Fanmi Lavalas au Premier ministre survient 24 heures après une intervention de l’ambassadeur américain, James Foley sur l’attitude de l’ancien parti au pouvoir. Dans un discours prononcé au Karibe Convention Center, le 27 avril, M. Foley avait invité Lavalas à intégrer le CEP tout en soulignant que le parti d’Aristide ne devait pas prendre en otage le processus électoral. Le diplomate qui précisait qu’il y va de l’avenir de cette formation politique s’était dit opposé aux chasses aux sorcières. Cependant, James B. Foley avait fait remarquer que le gouvernement provisoire avait le droit de poursuivre les membres du parti Lavalas qui étaient impliqués dans des vols et des violations des droits humains.

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