Le bras de fer continue entre les douaniers et le gouvernement

Les douaniers du port et de l’aéroport maintiennent leur arrêt de travail entamé depuis le 1er décembre pour réclamer un meilleur traitement salarial. Une rencontre, le lundi 6 décembre 2004, avec les autorités n’a pas permis de faire avancer le dossier à un moment où les grévistes durcissent le ton. Leur porte-parole, Sénatus Vladimir, affirme qu’aucun service minimum n’est assuré et ceci volontairement. Il rappelle que les douaniers avaient averti le ministère des finances que si le chèque de novembre ne comportait pas l’augmentation réclamée, ils allaient observé un arrêt de travail. Le gouvernement affirme que l’ajustement de 200 à 400% sollicité est impossible. Une nouvelle réunion est prévue pour ce mardi 7 décembre. Le patronat continue de dénoncer ce débrayage tout en reconnaissant aux employés de la fonction publique de réclamer de meilleures conditions de travail. La présidente de l’Association des industries condamne le caractère sauvage de la grève des douaniers tout en s’en prenant au gouvernement pour son absence de prévoyance. Marie Claude Bayard estime que la poursuite de cet arrêt risque d’avoir des conséquences énormes sur le secteur d’assemblage et l’économie du pays avec des pertes d’emplois. Mme Bayard encourage le gouvernement à adopter des « mesures draconiennes » pour permettre un minimum de service. Le secteur humanitaire est également frappé par le mouvement des douaniers. 380 conteneurs du Programme alimentaire mondial, sont bloqués au port de Port-au-Prince,annonce le responsable des relations publiques Anne Poulsen. Elle révèle que le PAM a de la nourriture en stock pour deux semaines. Vendredi, un bateu transportant plus de 150 conteneurs d’aide humanitaire au profit des sinistrés des Gonaïves avait dû rebrousser chemin . Pendant ce temps, le ton monte au niveau des employés de l’Autorité Portuaire Nationale (APN). Ils ont repris le travail, ce mardi, après une grève d’avertissement d’une journée. Ils dénoncent notamment le climat d’insécurité qui a fauché deux des leurs et la décision du gouvernement de restreindre les activités dans les ports de province afin de combattre la contrebande et la corruption. C’est le calme plat au port de Port-au-Prince, la principale installation du pays, puisque sans l’aval des douaniers, aucun produit ne peut être livré par l’APN. Seul un navire militaire brésilien débarque des produits pour le compte de la Minustah.

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