Le gouvernement canadien à travers son ambassade à Port-au-Prince exprime ses vives préoccupations face à la situation qui prévaut en Haïti à l’occasion de manifestations anti-gouvernementales violemment dispersées par la police tant à la capitale qu’en province. Dans une note publiée , le Mercredi 17 décembre 2003, le Canada dit déplorer les morts et blessés déjà enregistrés et condamner “également les gestes violents posés par des civils armés, se réclamant du Pouvoir en place, contre les autorités universitaires et les étudiants qui ont eu lieu le 5 décembre à la Faculté des sciences humaines et à l’INAGHEI”. La note poursuit que la liberté d’expression garantie par l’article 31 de la Constitution n’est pas respectée “par la Police nationale à plusieurs reprises à travers le pays, notamment les 12, 15 et 17 décembre à Port-au-Prince. Plus gravement encore, l’Ambassade est très préoccupée par des allégations sérieuses de participation de civils en armes, dont de très jeunes adolescents, aux côtés de policiers, dans la répression brutale, et sanglante dans certains cas, de ces manifestations”. L’ambassade du Canada conclut sa declaration en appellant au dialogue les forces politiques afin de remplacer “ les affrontements violents”. Cette prise de position survient au moment où le Bloc québécois et des organisations non gouvernementales font pression sur le gouvernement du nouveau Premier Ministre , Paul Martin, pour adopter une attitude très ferme à l’endroit du régime du Président Aristide. Dans une déclaration publiée , mercredi, la porte-parole du Bloc Québécois pour les Affaires Etrangères , Francine Lalonde, a invité le Canada à agir . La députée de Mercier a indiqué que « Le Canada doit vivement user de son influence pour attirer l’attention de l’ONU et de la communauté internationale. Ce n’est pas parce que le sous-sol haïtien ne recèle pas de pétrole qu’il faut laisser se dérouler un drame dans un des pays les plus pauvres du monde ». De son côté , l’ONG “Développement et Paix” , dans une correspondance en date du 16 décembre addressee au ministre des Affaires Etrangères , Bill Graham , a suggéré au Canada de rompre avec le gouvernement Lavalas. “Développement et Paix “ demande au gouvernement canadien “ • de réclamer la démission du président Jean-Bertrand Aristide ; • d’exiger et d’appuyer la tenue, à court terme, d’élections libres et démocratiques à Haïti et de faire en sorte que cette question soit l’un des enjeux du Sommet spécial des Amériques qui aura lieu à Monterrey en janvier prochain ; • d’exercer son leadership au sein de l’OEA, en préconisant l’envoi à Haïti sous l’égide des Nations Unies, d’une force internationale de police pour procéder au désarmement des « chimères » et pour assurer des conditions de sécurité favorisant la tenue d’élections libres .”
Le Canada très préoccupé par la situation en Haïti
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