Le Cap-Haïtien , deuxième ville du pays , est tombé aux mains des rebelles à la mi-journée de ce Dimanche 22 février 2004, depuis 11 heures 30. Les insurgés portant des fusils AK-47 ont d’abord occupé l’aéroport avant de progresser vers le centre-ville à bord de camions de fort tonnage et de véhicules tout terrain .Ils ont ensuite pris le contrôle du commissariat de police où ils ont rencontré peu de résistance. L’opération menée par le dénommé “ Commandant Pétime” aurait fait deux (2) morts qui seraient des partisans du pouvoir. Six (6) autres proches du régime lourdement armés ont pris en otage un pilote de l’avion “Tropical Airways” et l’ont contraint à les transporter à Port-au-Prince , la capitale. Les principales autorités ont laissé la ville dans la matinee peu avant l’entrée des rebelles , selon des témoins . Durant l’attaque , deux (2) commissariats de police ont été incendiés de même que la délégation départementale. Des médias proches du pouvoir tels RTK et AFRICA FM auraient été également consumés. Des témoins rapportent aussi des pillages . La population est sortie par milliers dans les rues pour saluer l’arrivée des membres du Front basés aux Gonaïves qui ont été accompagnés par des insurgés venus du Nord-Est. Des citoyens du Cap ont exprimé leur satisfaction après avoir dénoncé la campagne de terreur exercée par les proches du pouvoir désormais aux abois. La prise de la deuxième ville du pays avait été annoncée depuis vendredi par les membres du Front composé de dissidents Lavalas , d’anciens militaries et d’ex-paramilitaires qui réclament le depart du Président Aristide . Ces évènements se déroulent sur fond de discussions entre la Communauté Internationale , le Président Aristide et la Plate-forme Démocratique ( Opposition politique ). Le chef de l’Etat a accepté , samedi , un plan international prévoyant notamment la nomination d’un premier minister neutre . L’opposition qui rappelle le caractère pacifique de son mouvement l’a rejeté car il maintient M. Aristide à son poste . La Plate-forme Démocratique ( coalition de Partis et d’organisations de la Société Civile) doit remettre lundi à l’international sa réponse définitive mais elle a déjà indiqué que le depart d’Aristide est la solution à la crise. Depuis la prise des Gonaïves , le 5 février , par les membres du Front , les violences ont fait plus de 60 morts dans les affrontements .
Le Cap-Haïtien aux mains des membres du Front de Résistance Nationale pour la Libération d’Haïti
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