Le Caribbean Market par un bloggeur

Vers 16h45, avec le chauffeur, on entre dans le stationnement du Caribbean Market, le gros market de Pétion-Ville. Comme à l’habitude, l’entrée est ralentie par l’habituel trafic de Delmas. En montant la pente de l’entrée, la Patrol s’est mise à danser. J’imaginais trois ou quatre boys debout sur le bumper en train de zigner la machine. En avant de nous, le sol du stationnement bougeait comme les vagues de Wahoo Bay. L’édifice du Caribbean s’est mis à danser et en 3 secondes s’est complètement effondré. Un nuage blanc a envahi le stationnement et on voyait apparaître des zombies blancs de poussière complètement affolés. Une fois la poussière retombée – l’expression a quelque chose de prématuré – l’amas de béton du building haut de quatre étages me semble ne laisser aucun survivant. La folie s’est emparée des passants qui cherchent à se réfugier dans la Patrol pendant que les gardes de sécurité – dont un gravement blessé – ferment la barrière derrière nous. Le chauffeur qui avait compris plus rapidement que moi ce qui se passait s’est investi totalement dans ses prières. Il hurle ses incantations, les bras dans les airs… Le spectacle de Delmas est désolant, ahurissant. On roulera pendant près d’une heure entre des buildings effondrés, des gens qui courent, pleurent et hurlent leur foi en Jésus en l’appelant des bras, des têtes blanchies par la poussière aux yeux ébahis, des blessés, des cadavres ou leurs bouts…Jean Francois Labadiede jeanfrancoislabadie.blogspot.com

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