Le CARICOM décide de boycotter la force de paix de l’ONU

Dénonçant le fait que le président haïtien Jean-Bertrand Aristide ait été contraint, selon eux, par la force à fuir son pays, les 15 pays membres du CARICOM, la Communauté économique caribéenne, ont annoncé mercredi qu’ils ne fourniraient pas de troupes à la force de maintien de la paix de l’ONU. Le Premier ministre jamaïcain P.J. Patterson, qui présidait à Kingston un sommet extraordinaire consacré à la crise haïtienne, a déclaré que les dirigeants des Caraïbes étaient « extrêmement déçus » par l’implication de « partenaires occidentaux » dans le départ précipité de M. Aristide. Celui-ci dit avoir été enlevé par les forces américaines. M. Patterson s’est interrogé sur les raisons qui ont poussé le Conseil de sécurité à ignorer l’appel urgent lancé jeudi par le CARICOM pour l’envoi de casques bleus en Haïti. »Nous estimons que nous avons présenté des arguments irréfutables au Conseil de sécurité jeudi dernier. Le Conseil n’y a pas répondu », a souligné le chef du gouvernement jamaïcain. « Nous observons que ce qui était impossible jeudi a pu se réaliser dimanche lors d’une réunion d’urgence. Nous sommes déçus à l’extrême par l’échec de cette action. » « Dans les circonstances présentes, les leaders (du CARICOM) n’envisagent aucune participation dans la force internationale de maintien de la paix autorisée par le Conseil de sécurité », ont fait savoir les dirigeants caribéens dans la déclaration finale du sommet de Kingston.Actuellement, plus de 1.700 soldats sont présents dans la capitale haïtienne, avec 1.100 soldats américains et 600 Français. A terme, ce nombre devait s’élever à 5.000 soldats, mais la décision de la CARICOM de ne pas y participer pourrait changer la donne. AP

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