
Le Centre Robert F. Kennedy (RFK) a exprimé ses inquiétudes par rapport à l’application discriminatoire de nouvelles politiques d’immigration aux Bahamas. Selon les informations collectées par cet organisme de droits humains, les agents de l’immigration bahamienne ont mené des raids d’arrestation massive au sein de la communauté migrante haïtienne aux Bahamas, les 1er et 2 novembre 2014. Ils ont par la suite augmenté leur présence aux alentours des écoles publiques où il y a une forte concentration d’élèves nés de parents haïtiens. En effet les 1er et 2 novembre 2014, les autorités bahamiennes ont mis en place une nouvelle politique d’immigration qui exige aux étrangers résidant dans cet archipel de prouver qu’ils sont autorisés à vivre ou à travailler dans le pays. Selon la Constitution, les enfants nés sur le territoire des Bahamas de parents étrangers sont admissibles à la citoyenneté des Bahamas quand ils ont 18 ans. Toutefois la nouvelle politique adoptée par le gouvernement bahamien exige que ces personnes obtiennent un passeport du pays de leurs parents d’origine. Selon les rapports des organisations de la société civile des Bahamas, les enfants nés sur le territoire bahamien de parents migrants, ont un délai de 30 jours pour demander et obtenir un passeport provenant du pays d’origine de leurs parents sinon ils seront expulsés. Et ce, en dépit d’importantes charges financières qu’impose cette nouvelle politique et sans tenir compte du délai de traitement ordinaire de plus de deux mois, pour obtenir un passeport dans certains cas. Alors que le gouvernement des Bahamas a insisté sur le fait que les mesures ne ciblent pas n’importe quel groupe national, les organisations de droits humains ont constaté et dénoncé que les agents de l’immigration du pays ont ciblé les quartiers où il y a en majorité des migrants d’origine haïtienne. Le RFK souligne avoir reçu un rapport selon lequel au moins une école publique a été ciblée par les autorités bahamiennes qui ont exigé aux élèves dudit établissement de s’identifier pour accéder à la salle de classe. « L’Etat a le droit d’exercer ses compétences, mais les rapports qui nous viennent indiquent que le gouvernement des Bahamas applique une politique discriminatoire. Ces nouvelles politiques signifient que des milliers d’enfants vivent désormais aux Bahamas dans la crainte d’arrestation arbitraire ou d’expulsion. Le gouvernement des Bahamas doit immédiatement s’acquitter de son obligation de protéger les enfants, quel que soit leur statut et quelle que soit leur appartenance ethnique.», a déclaré Kerry Kennedy, Président de cet organisme de droits humains. Les médias ont indiqué qu’environ 70 personnes ont été arrêtées au cours du début du mois de novembre 2014, mais les organisations de la société civile bahamienne ont constaté que les arrestations effectuées s’estimaient à 450. De plus, les conditions de détention surpeuplée ne correspondent pas aux normes d’hygiène adéquate. Le RFK a soutenu que bon nombre de personnes arrêtées le samedi 1er novembre, ont été contraintes de rester en détention jusqu’à ce que le Bureau de l’immigration ait rouvert le lundi 3 novembre afin que ces personnes puissent prouver leur statut valide. Beaucoup d’entre elles n’ont pas eu l’occasion d’aller chercher leurs conseillers juridiques, pour les défendre. Soulignons que les rapports provenant des organisations de droits humains des Bahamas ont indiqué que le gouvernement met en péril les droits fondamentaux des personnes en détention, y compris leur droit à un procès équitable et à un traitement humain et de santé, » a rappelé Santiago A. Canton, directeur exécutif du Centre Robert F. Kennedy.