Le CEP plus que jamais divisé

La crise prend une nouvelle disposition au Conseil électoral provisoire avec la publication de deux documents démontrant l’ampleur de la division. D’un côté, une note de presse de la Présidente défendant son action, de l’autre, une lettre ouverte de cinq conseillers dissidents. Les suggestions, les tentatives de médiation du Comité de suivi de l’Accord du 4 avril sur la transition n’ont toujours pas donné de résultat. Dans une note publiée, le mardi 3 août 2004 mais en date du 2 août, Roselor Julien introduit une nouvelle donne dans l’histoire des Conseils Electoraux en faisant état désormais de la Présidence au sein du CEP, une instance qui serait à part entière. Dans ce texte, Mme Julien rappelle avoir été élue avec 75% des votes : 6 voix contre 8. Elle précise l’agenda du CEP à savoir « organiser des élections transparentes, libres et démocratiques avec le concours de professionnels avisés et compétents ». Elle poursuit que, dans ce processus, tous les candidats auront la même chance avec des arbitres loyaux et impartiaux. En outre, la présidente du CEP annonce l’élaboration du budget électoral d’un montant de 41 millions de dollars américains contrairement aux 112 millions prévus par le trésorier François Benoit. Sur les 22 objectifs fixés pour le mois de juillet par le CEP,seulement 8 ont été atteints, indique la note de la Présidente du Conseil qui se termine par des versets de la Bible. De leur côté, cinq conseillers dissidents , François Benoit, Rosemond Pradel, Freud Jean,Josefa Gauthier et Pauris Jean Baptiste, dans une lettre ouverte à Mme Julien en date du 2 août 2004, font part avec effroi d’un bilan désastreux. Ils relèvent entre autres des décisions arbitraires, des dénonciations et médisances de la part de la Présidente, des accusations fielleuses contre un membre du Conseil dans la presse et des abus de pouvoir. Ces cinq conseillers exigent de Roselor Julien : la mise en vigueur des derniers règlements internes de l’institution électorale jusqu’à l’adoption de nouveaux règlements par consensus, la révocation de tous les nouveaux employés nommés sans leur aval, la tenue régulière des réunions statutaires et hebdomadaires du Conseil, la reconnaissance sans ambiguité de la suprématie du Conseil par rapport au bureau et à la présidente de l’institution. Une nouvelle rencontre, dans l’après-midi de ce mercredi 4 août, entre le Comité de suivi de l’application de l’Accord du 4 avril sur la transition politique et les conseillers n’a pas permis de trouver un terrain d’entente. D’autres réunions sont prévues. Le CEP, entré en fonction le 4 mai dernier, est appelé à organiser des élections générales l’an prochain.

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