Le Chili compte renforcer sa coopération avec Haïti

Le président du Chili, Ricardo Lagos, a bouclé dans l’après-midi du mercredi 21 juillet 2004 une visite de 24 heures en Haïti, la première d’un chef d’Etat étranger depuis la démission suivie du départ en exil de Jean Bertrand Aristide, le 29 février dernier. A son arrivée dans la soirée du mardi 20 juillet, M. Lagos a été accueilli par son homologue haïtien, Boniface Alexandre. Avant de quitter le pays, Ricardo Lagos Escobar qui a eu des entretiens avec le Président provisoire et le Premier ministre Gérard Latortue a promis de répondre favorablement à la requête du Chef du gouvernement consistant en l’envoi d’ingénieurs militaires pour aider à la construction de routes et de ponts en Haïti. En conférence de presse au Palais national à Port-au-Prince, le président chilien s’est dit disposé à envoyer quelques 150 ingénieurs dans le pays et a précisé que le dossier devait être finalisé aux Nations unies. Dans la lignée, M. Lagos n’a pas écarté l’idée d’un match de football pour la paix entre le Chili et Haïti comme le Brésil va le faire le 18 août avec une possible présence du « roi » Pelé. L’Argentine et la France pourraient également rencontrer la sélection haïtienne dans le cadre de ces matches pour la paix, avait laissé entendre le Premier ministre Latortue , dans la matinée après sa participation à la Conférence des donateurs à Washington. Ricardo Lagos Escobar a invité les Haïtiens à regarder de l’avant pour renforcer la démocratie. Dans la matinée du mercredi 21 juillet , M.Lagos a visité les troupes chiliennes au Cap-Haïtien (Nord) en compagnie du ministre haïtien des affaires étrangères, Yvon Siméon. Le chef de l’Etat chilien a expliqué la présence des militaires chiliens dans la force multinationale et la Mission de stabilisation de l’ONU par un souci de solidarité en vue d’aboutir à la paix. Ricardo Lagos croit que la stabilité va permettre à Haïti de se relever. Le président chilien a profité de son passage dans la deuxième ville du pays pour faire un don de 32 tonnes d’aide humanitaire dont des médicaments aux responsables de la Croix rouge et d’organisations non gouvernementales. Dans une interview à Alter Presse, l’ambassadeur du Chili en Haïti, Marcel Young, a indiqué que son pays cherche à renforcer ses relations avec la société haïtienne. « Nous voulons, a-t-il indiqué, faire un bilan des relations bilatérales, voir les possibilités d’approfondir la coopération et manifester notre solidarité à Haïti ». Parmi les retombés attendues de cette visite de Ricardo Lagos , figure « la création d’une Chambre de commerce haitiano-chilienne », a confié le diplomate à AlterPresse. Sur le plan culturel, « les artistes Chiliens ont beaucoup à apprendre ici », a souligné Marcel Young. Actuellement, la coopération chilienne avec Haiti est faible. Elle se situe au niveau de la petite et moyenne entreprise et sur le plan universitaire. Au niveau commercial, le vin chilien se vend bien en Haiti, où vit, cependant une communauté chilienne évaluée à 14 personnes. L’ambassadeur a également mentionné un souci de « sécurité régionale » de la part du Chili.« Nous n’avons pas intérêts économiques en Haiti, mais notre appartenance au Conseil de Sécurité de l’ONU nous oblige à prendre des responsabilités », a insisté l’ambassadeur chilien, qui considère comme « positive » l’évolution de la situation socio-politique. Young a toutefois admis que les récents actes de violence qui se sont produits à la capitale sont « bouleversants ». Le 15 juillet de 2 policiers ont été tués à Port-au-Prince par un commando lourdement armé. L’ambassadeur chilien, qui s’est montré confiant quant à la possibilité d’assurer la sécurité en Haiti, préconise la poursuite de la formation des policiers. « Nous allons régler le problème de la sécurité », a-t-il affirmé. Marcel Young a rappelé les liens historiques entre Haiti et le Chili, depuis que l’un des héros de l’indépendance haïtienne en 1804, Alexandre Pétion, a contribué à l’émancipation chilienne. Pendant sa visite, le chef d’État chilien était accompagné de personnalités officielles, dont le ministre des relations extérieures Soledad Alvear, d’entrepreneurs et de personnalités du monde culturel. Radio Métropole, Alter Presse.

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