Le climat actuel n’est pas propice aux élections, selon le groupe des 184

Le groupe des 184 organisations et institutions de la Société Civile n’a pas changé de position sur la question électorale . Après l’expiration du délai du 30 mars accordé au Pouvoir par l’International pour appliquer les points essentiels de la Résolution 822 de l’Organisation des Etats Américains (OEA) , les 184 soutiennent que les conditions ne sont pas réunies pour lancer le processus électoral . Le groupe des 184 Organisations de la Société Civile se base sur un ensemble de faits remontant à un passé récent pour aboutir à la conclusion qu’un Conseil Electoral Provisoire (CEP) “tel qu’il soit n’aura ni le mandat ni les moyens de se substituer au Pouvoir dans sa mission de garantir la sécurité et le respect des droits des citoyens “. Les 184 évoquent des entraves graves à la liberté de rassemblement et d’expression. A titre d’exemple, les cas récents d’enseignants, d’étudiants et journalistes molestés par la Police Nationale d’Haïti (PNH), les violences perpétrées contre les organisateurs de la Caravane de l’espoir dans le Sud du pays, entre autres. Les organisations de la Société Civile mentionnent également l’arrestation avortée de chefs de gangs liés aux violences du 17 décembre 2001 et leur démantèlement. Pour les 184, les dispositions apparentes prises par le pouvoir étant perçues dans l’opinion comme des mesures cosmétiques qui n’ont aucune chance de conduire au désarmement et au démantèlement des gangs politiques proches du Pouvoir. En ce qui a trait aux changements opérés à la PNH, les organisations de la Société Civile soulignent que ces changements introduisent de personnalités hors cadre dont la crédibilité est gravement contestée. Et, ils sont intervenus en violation des prescrits de la Constitution et de la loi et en conséquence n’inspirent aucune confiance aux citoyens et à la société, victimes de la politisation et de la corruption à outrance au sein de la PNH. Les 184 dénoncent en outre la récupération des cadres supérieurs écartés de l’institution policière dans une structure parallèle non définie, non prévue par la constitution et la loi appelée “Haut Commissariat à la Sécurité Nationale”. Dans les observations soumises à la nation et à la Communauté Internationale, les 184 font remarquer que des citoyens sont contraints à l’exil notamment des journalistes , des magistrats , des juges et commissaires persécutés et offensés par le Pouvoir Lavalas dans le cadre de l’affaire Amiot Métayer. En ce qui concerne le dossier de Jean Dominique, l’ordonnance rendue par le juge Bernard Saint-Vil constituerait une gifle à la justice et une insulte à la conscience nationale, écrivent les 184. Autant de faits qui portent les organisations à rappeler que leur position demeure inchangée. Les dernières élections qualifiées de catastrophe électorale n’ont fait qu’enfoncer notre pays dans la crise et la souffrance, selon les 184 qui préconisent la mise en place au préalable de conditions suffisantes de sécurité permettant le respect des libertés publiques et le droit des citoyens à se rassembler, à circuler, à s’exprimer librement. Ce qui devrait permettre de déterminer la participation de la société civile à la formation effective du CEP. Ces organisations se disent, enfin, convaincues que l’intérêt national et celui de la cause démocratique résident dans la mise en oeuvre d’un processus électoral non précipité et crédible pouvant conduire à un climat de sécurité et de confiance raisonnable. La Société Civile compte cinq (5) des neuf (9) membres devant former le CEP . Elle conditionne son feu vert (prestation de serment des membres par devant la Cour de Cassation ) à la création d’un climat de sécurité par les autorités .

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