Le Collectif Feu Vers en spectacle à FOKAL

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Lettre à mi-nuit, tel est baptisé le spectacle de slam que propose le collectif Feu Vers les mercredi 6, jeudi 7, vendredi 8 avril 2016 à la salle FOKAL UNESCO. Présenté par Eliézer Guérismé, Béonard Kervens Monteau, Etienne Jean Rollet et Jehyna Sahyeir Célestin, le spectacle bénéficiera de l’apport des musiciens Glifood Voltaire (guitare), Yonel Gilles (batterie), Edrice Monpoint (basse) et Kebyesou (tambour). Quels sont les liens entre la nuit et la parole intime ? Comment dire dans l’obscur l’écriture de soi à l’autre ? Qui parle ? Qui écrit ? Comment dire la faute ? La culpabilité ? Comment emmener l’autre dans la manifestation de notre volonté d’exister ? Comment lui montrer notre désir de nous dire ? Lettre à mi-nuit est un mouvement du « je » vers l’autre. Quand la nécessité d’écrire et de dire vient d’une blessure qui est comme l’horizon, qui nous englobe et sur laquelle on ne peut jamais mettre le doigt, tout comme on ne peut toucher l’horizon, nous choisissons la nuit pour nous dire et nous mettre à nu. Nous sommes blessés, comme tout le monde. Pour exprimer le mal d’être, nous écrivons des lettres. Nos lettres essayent de quitter le grand jour qui pâlit toute chose, pour entrer dans la nuit qui rend possible l’imaginaire et le désir, la nuit, le temps de tous les possibles, le royaume des esprits et des génies. Ce sont des lettres d’âmes tourmentées, d’âmes en quête de repos, d’amour, de rêves, de promenades au clair de lune, de la magie des cieux, mais aussi des lettres chargées d’angoisses, car la nuit cache des dangers réels qui alimentent peur et fantasmes. Des lettres de solitaire, des lettres d’espoirs, des lettres malades qui quémandent la tendresse, pour ne pas laisser mourir avec nous les impressions de bonheur, les amours, les moments de partage ; pour partager notre imaginaire, notre sensibilité au monde et nos expériences de vie. Lettres à mi-nuit questionne le malaise existentiel pour une meilleure relation de l’homme à l’homme, de l’homme au monde : ne sommes-nous pas, sur cette terre, des étoiles en panne de ciel ? Lettre à mi-nuit traverse la nuit vers le feu et la lumière : des torches, des bougies, des lampadaires qui, sans repousser l’obscurité, n’empêcheront pas de voir les étoiles. Une machine à écrire pour rédiger les lettres et le cliquetis des touches comme musique de fond. Dans un premier temps, la scène est une rue déserte propice au crime, aux maléfices et la solitude. Elle deviendra ensuite un bar, un lieu de rencontre conviviale, le temps de se dire, le temps de tout dire. Des musiciens – deux guitares, une basse, une batterie et un tambour – accompagnent poésie et chanson à travers un voyage au panthéon de la musique vodou. La nuit est le temps des mystères et de l’invisible, ce temps où tout s’arrête pour que criquets, rossignols, chiens et les chats jouent leurs notes discordantes afin d’inviter, le spectateur à voyager dans le monde de l’inconnu. Nous avons fait choix de puiser dans le patrimoine de la musique vodou haïtienne pour construire la base mélodique et rythmique des chansons et des slams ; car le vodou est aussi lieu du mystère et de l’insaisissable. Métisser le vodou avec notre hip hop, pour en sortir une musique hybride qui habitera la nuit, en berceuse, en violence, en cris d’âmes en peine.

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