Le conflit électoral persiste au Bâtonnat de Port-au-Prince

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La Cour de Cassation devrait bientôt dire le mot du droit dans le conflit opposant le cartel du candidat malheureux Pierre C. Labissière à l’actuel bâtonnier Gervais Charles. Dans l’intervalle, la tension monte et les nerfs sont à fleur de peau. Chaque camp justifie sa position. Depuis le 27 septembre 2004, date de l’élection controversée au Palais de Justice, les avocats de Port-au-Prince sont à couteaux tirés. Pour le bâtonnier élu, Gervais Charles, les manœuvres du camp d’en face sont purement et simplement de nature populiste. Tout, absolument tout se fait de manière délinquante, dit Me Charles, des pratiques indignes des membres du barreau de Port-au-Prince, selon lui. Mais un argument jugé sans fondement par le cartel de Pierre Labissiere, contestataire de celui de Gervais Charles. L’origine du problème est très loin d’être uniquement d’ordre électoral dit le batonnier de l’odre des avocats de Port-au-Prince, cela remonte à décembre 2003, selon Gervais Charles. Le bâtonnier rappelle que le gouvernement Lavalas avait voulu l’arrêter et un appel à un arrêt de travail en signe de protestation avait été lancé. A l’époque, le groupe d’avocats qui lui est aujourd’hui hostile s’était opposé à ce mouvement. Et à côté de tout cela, le bâtonnier dit relever un manque de sérieux de la part de ses adversaires dans leurs multiples initiatives visant à discréditer le scrutin du 27 septembre. Me Charles s’en prend ainsi à la pétition du cartel de Me Labissière qui contiendrait des vices de forme. Mais Grégory Mayard Paul dit ne pas vouloir mettre de l’huile sur le feu malgré sa persistance à déclarer qu’il y a eu effectivement de graves irrégularités lors de l’élection. Et face à l’allure que prend la question dans l’opinion, l’avocat se déclare carrément indigné. La Cour de Cassation est appelée à trancher dans cette affaire d’élection contestée au niveau du bâtonnat de Port-au-Prince. En attendant cette décision, le dossier est commenté ou apprécié diversement dans les milieux intéressés dans l’opinion où chacun est juge de fait.

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