
Le Conseil de sécurité a décidé, ce matin, de proroger d’un an, jusqu’au 15 février 2019, le mandat de la Mission des Nations Unies pour l’appui à la justice en Haïti (MINUJUSTH), tout en en préparant activement un retrait envisagé « à compter du 15 octobre 2019 ». La Fédération de Russie et la Chine se sont abstenues lors du vote, estimant que la référence au Chapitre VII de la Charte avait été étendue de manière inappropriée, et le représentant d’Haïti a également émis des « réserves » sur cette référence. Adoptée par 13 voix pour, zéro contre et 2 abstentions, une semaine après le premier débat du Conseil consacré à la MINUJUSTH depuis son entrée en fonctions le 15 octobre dernier, la résolution 2410 (2018) rappelle que la Mission a pour mandat « d’aider le Gouvernement à renforcer les institutions de l’état de droit en Haïti, à appuyer et à développer encore la Police nationale d’Haïti (PNH) et à suivre la situation en matière de droits de l’homme, à en rendre compte et à l’analyser ». Le Conseil réaffirme que, dans le contexte de l’amélioration de l’état de droit en Haïti, il est essentiel de renforcer le secteur de la justice et les moyens de la Police nationale d’Haïti. À cette fin, il encourage le Gouvernement, en collaboration avec la MINUJUSTH, à œuvrer à l’application des 11 critères pour la stratégie de sortie de la MINUJUSTH, établis par le Secrétaire général dans son rapport daté du 20 mars. La résolution cite ainsi « l’adoption des projets de code pénal et de code de procédure pénale, le renforcement des systèmes judiciaire et pénitentiaire haïtiens, l’augmentation des mécanismes internes de contrôle et de responsabilisation dans les secteurs de la police, l’administration pénitentiaire et de la justice, la mise en place d’un conseil électoral permanent, l’adoption de la loi sur l’entraide judiciaire, le règlement de la question du placement en détention provisoire prolongée, et l’approbation de mesures de lutte contre la violence communautaire ». LLM /radio Métropole Haïti