Le Comité pour la Protection des Journalistes demande au président élu, René Préval, de faire du dossier de l’assassinat de Jean Dominique une priorité pour son administration dès son entrée en fonction le 14 mai. »Le président élu fera face à des énormes problèmes en entrant dans ses fonctions, dont un des plus graves est un système judiciaire surchargé et dysfonctionnel, » affirme la Directrice Exécutive du CPJ Ann Cooper. » Le cas Dominique est emblématique des défauts du système judiciaire haïtien. Le président élu serait sur le bon chemin vers la restauration de la foi dans le système judiciaire de son pays en investiguant en profondeur ce meurtre et en traduisant les assassins devant la justice ».Ce cas longtemps abandonné se caractérise par l’incompétence et le manque de volonté politique, selon le CPJ. Aucun progrès n’a été signalé depuis l’assignation du juge Pères Paul il y a un an.Le Comité pour la Protection des Journalistes rapelle que le premier juge en charge du dossier Claudy Gassant avait demandé asile aux Etats-Unis en Janvier 2002, après l’élection de Jean-Bertrand Aristide à la présidence.Selon Gassant, il a été menacé et a reçu une protection inadéquate. Gassant avait interrogé le sénateur Danny Toussaint, un membre du parti d’Aristide Famni Lavalas, en relation au meurtre. Toussaint aurait été indigné par un éditorial avec des critiques tranchantes contre lui, diffusé en Radio Haïti-Inter en Octobre 1999 ecrit le CPJ.Le CPJ rapelle également qu’en 2003, le juge Bernard Saint-Vil, qui avait remplacé Gassant, a adressé un prononcé de 33 pages au procureur qui accusait de meurtre les membres suivants d’une bande, Dymsley Millien, Jeudi-Jean Daniel, Philippe Markington, Ralph Léger, Ralph Joseph et Freud Junior Desmarattes. La femme de Dominique, Michèle Montas, avait attaqué ce jugement, plaidant que l’enquête sur le meurtre de son mari était incomplète et que le jugement » ne refermait pas l’accusation à l’auteur intellectuel du meurtre ». En août 2003, les accusations contre Desmarattes, Léher et Joseph ont été abandonnées après un appel des mises aux arrêts. Les trois autres suspects ont échappé de la Prison de Port-au-Prince—Markington en janvier 2004, et Daniel et Millien en mars 2005. Le trois hommes sont toujours libres.Le Comité pour la Protection des Journalistes indique que plusieurs journalistes de Radio Haïti-Inter sont partis en exile après avoir été menacés, dont Jean Roland Chery, Immacula Placide, Guerlande Eloi, Pierre Emmanuel et Gigi Dominique.
Le CPJ invite Préval à faire du dossier Jean Dominique une priorité
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