Le cyclone Frances, lent et puissant, fait craindre des ravages en Floride

MIAMI (Etats-Unis) (AFP) – Lancés sur les routes vers le nord ou s’affairant pour protéger leurs biens, des millions d’habitants de Floride se préparaient vendredi au passage du cyclone Frances attendu samedi, qui pourrait être le plus dévastateur des dix dernières années. Au total, près de 15 millions de personnes vivent dans la zone affectée par l’alerte au cyclone, dont 2,5 millions dans la zone côtière faisant l’objet d’un avis d’évacuation. Selon des estimations de l’état de Floride (sud-est), seulement 1,2 million de personnes ont abandonné leur domicile pour l’instant. Au moins une personne, une jeune fille de 18 ans, a été tuée dans les Bahamas au moment du passage du cyclone Frances cette semaine. Elle a été électrocutée en essayant de démarrer un générateur à New Providence, l’île où est située la capitale Nassau. Le gouverneur républicain de Floride, Jeb Bush, a demandé vendredi matin aux habitants de « ne pas trouver de réconfort dans le fait » que le cyclone a perdu un peu de sa force, en soulignant que sa perte de vitesse « pourrait lui permettre de reprendre de la puissance ». La tempête se déplace lentement et va donc « mettre beaucoup de temps à traverser l’état » de Floride ce qui devrait accroître les dégâts, a souligné Jeb Bush lors d’une conférence de presse. Frances a été rétrogradé de la catégorie 4 à 3 sur l’échelle Saffir-Simpson qui en compte 5, mais ses vents continuent de souffler à près de 200 km/h, s’accompagnant de fortes pluies et provoquant des vagues qui pourront dépasser les trois mètres le long des côtes. La tempête affectera une zone de la taille du Texas, des vents cycloniques frappant les régions situées jusqu’à 140 km de l’oeil du cyclone et des vents très forts pouvant être ressentis jusqu’à 300 km du point de passage. Les principaux aéroports de Floride, à Miami, Fort Lauderdale, West Palm Beach et Orlando devaient suspendre les vols à partir de vendredi à la mi-journée. L’oeil du cyclone se trouvait à 11h00 (15h00 GMT) à 350 km de la côte orientale de la Floride. « Il n’est pas trop tard pour évacuer », a dit le gouverneur qui est resté en Floride pour participer aux préparatifs, n’assistant pas au discours de clôture de la convention républicaine prononcé jeudi soir par son frère, le président George W. Bush. « La plupart des gens restent dans leur quartier, chez des amis, de la famille, ils ne sont pas sur les routes », a souligné le gouverneur, tout en convenant que les grands axes routiers vers le nord étaient encore très encombrés. Environ 300.000 personnes ont été évacuées dans le comté de West Palm Beach où 23 abris sont ouverts, permettant d’héberger environ 50.000 personnes. Les services d’urgence soulignent que ces abris constituent le dernier recours pour ceux qui ne trouvent pas d’autres hébergements sûrs dans la région. De nombreux touristes y ont été hébergés après la fermeture de certains hôtels. Les magasins de bricolage continuaient d’être pris d’assaut dans toute la région vendredi matin, les habitants cherchant à se procurer des panneaux de bois pour protéger les fenêtres des habitations. A Delray Beach, un chargement de plaques de préfabriqué reçu vendredi matin par le magasin Home Depot s’est vendu en quelques heures. Les stations services commençaient aussi à manquer de carburant. Dans les zones les plus encombrées, des officiers de police demandaient aux automobilistes leur destination, les encourageant à ne remplir leur réservoir que partiellement quand ils ne prévoyaient pas de prendre l’autoroute. Des écoles, des administrations et la plupart des magasins étaient fermés, tandis que des bâteaux de croisière avaient changé de cap pour tenter d’éviter le cyclone.

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