Pour l’opinion publique dominicaine, et tel que présenté lundi par le Ministre Dominicain de la Présidence, Gustavo Montalvo, la nécessité d’approfondir les dossiers relatifs à la migration, le commerce, la santé publique et le tourisme, explique le report de la rencontre de haut niveau prévue pour ce jeudi 20 mars, entre Haïti et la République dominicaine.Quelques heures auparavant, Kedlaire Agustin, porte-parole du Premier Ministre haïtien Laurent Lamothe, avait pourtant annoncé le report de la réunion de haut niveau à cause de l’incapacité des autorités dominicaines à présenter un projet de loi qui permettrait de résoudre la situation des Dominicains d’origine haïtienne rendus apatrides par la sentence 168-13 de la Cour constitutionnelle. Cette attitude pudibonde assumée par la Présidence dominicaine par rapport aux motifs réels de ce report, illustre assez bien, de l’avis des observateurs, la pression croissante à laquelle elle est soumise depuis le début de la crise générée par la publication de la sentence 168-13. Quoiqu’il en soit, soulignent les observateurs, cette situation a au moins le mérite de forcer les deux parties à des échanges sur des sujets d’intérêt communs aux deux pays, particulièrement sur l’épineux dossier migratoire. »Désormais, rien ne sera plus comme avant », a affirmé un haut cadre du ministère haïtien des affaires étrangères qui a requis l’anonymat.Le ministre dominicain de la Présidence dit s’attendre à ce que des équipes multidisciplinaires des deux gouvernements se concertent pour plancher ensemble, pendant les deux prochaines semaines, sur des propositions de solutions et, de cette façon, produire des avancées relatives à la rencontre bilatérale du 8 avril prochain. « Le gouvernement haïtien nous a même proposé l’ajout de la thématique des « Transports » dans l’ordre du jour de la prochaine rencontre ». Gustavo Montalvo a indiqué que cette dernière demande avait été acceptée, reconnaissant que toute amélioration de la connectivité dans toute l’île, aura des impacts positifs sur l’économie des deux pays. « Le gouvernement dominicain, a-t-il déclaré, est satisfait de l’opportunité et de la diversification des thèmes inscrits à l’ordre du jour de la coopération mutuelle entre les deux pays, ce qui a déjà porté ses fruits avec la signature de six accords bilatéraux lors de la précédente réunion. « N’oubliez pas que c’est un événement sans précédent dans l’histoire des deux pays, nous avons réussi à établir un dialogue constructif sur les questions importantes, en cherchant à fournir des solutions réelles et durables à nos solutions de peuples, toujours sur la base du respect mutuel de la souveraineté de l’autre » a déclaré le ministre de la Présidence. Dans la déclaration conjointe de Jimani, le gouvernement dominicain s’était en effet engagé à introduire au Parlement dominicain, le 27 février dernier, une « loi spéciale traitant de la situation des personnes nées sur le territoire dominicain et qui, actuellement, ne détiennent aucun type de document ».Mais contrairement à toute attente, le président Danilo Medina qui présentait ce jour-là un discours sur l’état de la nation à l’ouverture de la nouvelle session ordinaire de la Chambre des députés, s’était contenté, après avoir vaguement fait référence aux échanges bilatéraux en cours, d’annoncer « la soumission prochaine au Congrès national, d’un projet de loi sur la naturalisation ». La Communauté des Caraïbes (CARICOM) a récemment conditionné sa participation en tant qu’observateur dans le dialogue entre la République dominicaine et Haïti, par la présentation du projet de loi spéciale en question. Aucun représentant de la CARICOM n’a participé aux discussions bilatérales de Jimani à titre d’observateurs comme cela avait été planifié. HA/radio Métropole Haïti
Le dialogue binational : un événement sans précédent dans l’histoire des deux pays, selon Gustavo Montalvo
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