Le divorce semble consommé entre le chef du gouvernement et le ministre de l’intérieur.

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Jean Marie Chérestal, entendu par la Commission Finances du Sénat sur le conflit qui l’oppose à Henri Claude Ménard autour de la gestion du fonds de livraison en urgence des passeports a sévèrement critiqué l’attitude de son ministre dans le dossier. Le premier ministre, chahuté par un groupe de manifestants à sa sortie du Palais Législatif, parle même de forfaiture. Circulation de tracts, hurlement, propos injurieux etc…, tout le paquet était mis à l’extérieur du Palais Législatif pour éclabousser l’image du premier ministre haïtien Jean Marie Chérestal, le cousin du Chef de l’Etat. Ces slogans provenaient d’un groupuscule de braillards aux abords du Parlement. L’ambiance était survoltée mais pas de violence. 13 heures 20 , la rencontre s’est achevée entre le chef du gouvernement et les sénateurs lavalas membres de la Commission Finances. La presse est anxieuse, le premier ministre Chérestal ne s’expliquera qu’ à 14 heures 05. Il n’accepte pas de questions. Très laconique sur les faits, M. Chérestal assimile le comportement de son subalterne Henri Claude Ménard à de l’insubordination. D’ailleurs, apparemment intolérant vis-à-vis de son ministre de l’intérieur, le deuxième personnage de l’Exécutif trouve une formule particulière pour qualifier l’acte posé par Henri Claude Ménard au service d’immigration: “ c’est la forfaiture de l’avenue John Brown” . Pour une fois, Jean Marie Chérestal l’avoue et ceci en public, le malaise existe bel et bien entre le ministre de l’intérieur et lui. Dans ce dossier le premier ministre crache sa frustration et pour lui, l’attitude de Henri Claude Ménard est à la limite du scandale, inacceptable au sein de l’équipe en place. La rencontre du mardi 23 octobre a surtout été marquée par d’importantes révélations si l’on en croit quelques parlementaires . Prince Pierre Sonson, président de la Commission Finances du Grand Corps est quelque peu édifié sur la question. Le sénat aidera à corriger tout ce qui mérite de l’être mais d’abord la responsabilité incombe à l’Exécutif. La Commmission Finances s’engage au plus vite à s’interposer en bon arbitre pour faciliter la régularisation du fameux compte conflictuel, un compte jugé illégal par le sénateur président de cette commission. Entre temps, selon une source proche du Sénat de la République, une bonne partie des fonds générés par ce compte se serait volatilisé en un laps de temps. Ce compte de plusieurs millions de gourdes serait passé maintenant à quelques centaines de milliers. Gestion douteuse, conflits internes et ceci au plus haut niveau, le pouvoir lavalas a du souci à se faire pour son image.

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