Le dossier du directeur général a.i. de la Police Nationale d’Haiti (PNH) domine toujours l’actualité.

La Présidence garde le silence sur la correspondance adressée au chef de l’Etat par Jean Claude Jean Baptiste où il fait part de sa disposition à se retirer . Il en est de même de l’Organisation des Etats Américains (OEA) dont le chef de la Mission en Haiti, David Lee , a été accroché par le numéro 1 de la Police Nationale d’ Haiti (PNH) en instance de départ. Pour le moment , les conjectures vont bon train. Jusqu’au jeudi 5 juin 2003 , soit 24 heures après la publication de la lettre de Jean Claude Jean Baptiste adressée au Président de la République, Jean Bertrand Aristide, il n’y avait toujours pas de réaction de la part du Palais National. Le chef de l’Etat qui jouit de la prérogative d’accepter ou non la démission semble vouloir prendre son temps avant de se prononcer sur l’intention du directeur général a.i. de la police de rendre le tablier. Le mutisme de la présidence peut aussi évoquer sa position d’abonder dans le sens de l’intervention d’un membre du cabinet particulier du Chef de l’Etat . Anthony Dessources avait prévenu que le gouvernement haïtien n’a pas l’intention tout de suite ou encore avant le 8 juin( début de l’Assemblée de l’OEA au Chili) de désigner un autre dirigeant à la tête de la Police nationale. Une situation qui fait donc languir les directeurs généraux pressentis. Qu’il s’agit de Jean Robert Faveur, l’actuel commissaire divisionnaire dans le département du Sud-Est où la rumeur de cette promotion s’est répandue comme une trainée de poudre dans les rangs des policiers. Le silence de la Présidence fait aussi languir le juge Bernard Saint-Vil. Le juge d’instruction chargé de l’enquête sur l’assassinat de Jean Léopold Dominique et de Jean Claude Louissaint qui a rendu une ordonnance jusque là controversée aurait été nommé commissaire divisionnaire dans le département du Nord dans la perspective de sa nomination à la tête de la police. Etant donné que le cas de Pierre Denizé a fait jurisprudence eu égard aux prescrits des règlements internes de la police nationale. L’autre personnalité également pressentie est Patrick Tisselin. L’officier figure parmi les responsables de l’unité de sécurité de la garde présidentielle. Faut-il préciser que jusque là, aucune information officielle de la part du Palais National ne nous est parvenue en ce sens. En tout cas, la situation de Jean Claude Jean Baptiste est l’objet de conjectures. La Convergence démocratique voit dans sa lettre d’intention une manoeuvre qui ne tend qu’à jeter de la poudre aux yeux de l’international dans la perspective de l’Assemblée Générale de l’OEA en Haïti . Des observateurs de la situation politique n’écartent pas la thèse que le dossier de la nomination du nouveau dirigeant de la PNH soit l’objet d’un marchandage à l’Assemblée de l’OEA dans la mesure où le Pouvoir veut absolument mettre sur pied un CEP autre que la formule requise aujourd’hui pour organiser les législatives et empêcher un vide institutionnel en janvier prochain. De son côté , le chef de la Mission Spéciale de l’OEA , David Lee , a vendu sa langue au chat. Pas de commentaire, dit-il à la question d’avoir sa réaction sur l’offre de démission de Jean Claude Jean Baptiste qui l’a traité de pro-consul arrogant. Le diplomate se contente de rappeler que l’OEA est en Haïti non pour remplacer les haïtiens mais pour les aider. Le diplomate se montre prudent et de toute évidence attend du concret de la part du Pouvoir qui s’est engagé, le 20 mars dernier, à consulter l’OEA avant de nommer le nouveau directeur de la PNH. L’OEA s’apprête à adopter une décision sur Haïti lors de son Assemblée qui débute le dimanche 8 juin.

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