Le fossé continue de s’agrandir entre le pouvoir Lavalas et la Convergence Démocratique, un mois après les violences du 17 décembre.

La méfiance qui a caractérisé les rapports entre la Fanmi Lavalas et la Convergence est montée d’un cran. Le nouvel appel au dialogue lancé par le président Aristide à son retour de la République Dominicaine n’est pas pris au sérieux par l’Opposition. La Convergence rejette d’un revers de main cet énième appel du président du 26 novembre qualifié de déjà entendu par Paul Denis, l’un des dirigeants de l’Opposition. Jean Bertrand Aristide avait notamment déclaré qu’il était prêt à rencontrer  » ses frères  » de l’Opposition pour trouver une issue à la crise afin de relancer l’économie . Cette nouvelle invitation du chef de l’Etat à l’Opposition est intervenue 24 heures après la résolution de l’Organisation des Etats Américains (OEA) demandant à M. Aristide d’agir vite afin de créer un climat de sécurité propice à la reprise des négociations et de faire la lumière sur les violences du 17 décembre caractérisées par une attaque sur le Palais Présidentiel et l’incendie des locaux et résidences des chefs de l’Opposition . Les observateurs politiques notent qu’entre les lignes de la résolution du 15 janvier , l’OEA met fin également au processus de négociations en Haïti jusqu’à l’établissement d’un climat de sécurité propice. Et dans un peu plus de deux mois, soit le 31 mars prochain, l’OEA s’apprête à écouter le rapport du secrétaire général César Gaviria sur la mise en oeuvre de la résolution. Notamment enquête approfondie, indépendante, la poursuite et le licenciement de tout individu dont la complicité aura été établie dans les actes de violences perpétrées le 17 décembre 2001. Fanmi Lavalas ne fait aucune objection à l’envoi d’une mission de l’OEA en Haïti. Le parti au pouvoir par la voix de son porte-parole, Jonas Petit, fait toutefois remarquer que la construction de la démocratie nécessite du temps.

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