Le GARR appelle à une concertation des deux Etats de l’île pour mieux orienter le PIDIH et le PNRE

199

La majorité des migrants haïtiens vivant en République Dominicaine n’a pas le profil nécessaire pour intégrer le Programme National de régularisation des étrangers PNRE. C’est ce qu’ont indiqué les responsables du groupe d’appui au rapatriés et aux réfugiés, qui tire la sonnette d’alarme en ce qui concerne la déportation imminente de plusieurs centaines de milliers de migrants haïtiens, en provenance de la république dominicaine. Le GARR a réalisé une mission d’évaluation des différents programmes mis en œuvre par les deux Etats, haïtien et dominicains pour régulariser la situation de ces migrants. Au cours de cette mission, le GARR a rencontré l’équipe haïtienne qui assure la gestion du PIDIH en République Dominicaine, l’Ambassadeur haïtien à Santo Domingo, Daniel Supplice et des responsables dominicains dont un responsable du bureau central du PNRE, logé à Santo Domingo, au ministère de l’Intérieur et de la Police. Dans le cadre du PIDIH, le GARR a constaté l’installation de deux (2) nouveaux bureaux : l’un à Barahona et l’autre à Santiago. A travers ces bureaux, les autorités haïtiennes entendent offrir un service de proximité aux migrants-es dans des bateys dominicains. Ce qui est très positif et favorable aux migrants-es. Même si ces actions sont, en temps normal, susceptibles d’amoindrir le sort des concernés-es, elles sont néanmoins très tardives face à l’échéance du PNRE prévue le 15 juin 2015. De plus, elles servent d’alibi aux autorités dominicaines pour se déresponsabiliser de l’échec du PRNE. Car, disent-elles, l’Etat haïtien n’avait pas su profiter du temps imparti pour doter ses ressortissants-es de documents d’identité. Selon les données recueillies par la délégation, il est question de 2 000 passeports, 12 000 CIN, 8,748 extraits des archives et de 20 000 actes de naissance qui ont été remis aux migrants haïtiens. En analysant ces données, on peut déduire que c’est seulement 2000 migrants-es qui sont éligibles pour se faire inscrire au PNRE, puisque le passeport est obligatoire dans le paquet de documents à livrer. En ce qui concerne le PNRE, nous avons constaté que les autorités dominicaines ne font montre d’aucune volonté réelle à documenter les immigrants-es haïtiens en situation irrégulière installés sur leur territoire. Certes, elles ont ouvert une vingtaine de bureaux et disent avoir dépensé près 20 millions de dollars américains, cependant les résultats obtenus sont très maigres. Jusqu’au 22 avril 2015, sur 183 mille étrangers inscrits au PNRE, environ 400 documents (cartes de résidence) ont été remis aux personnes concernées dont des migrants-es d’origine d’autres nationalités.EJ/Radio Métropole Haïti

Publicité