Le gouvernement américain dénonce des violations des droits humains

Dans son dernier rapport le bureau de la démocratie des droits de l’homme et du travail du Département d’Etat américain fait état de plusieurs cas de violations des droits humains par l’administration Martelly au cours de l’année 2013. Le département d’état note entre autres des allégations de recours à la force contre des suspects et des manifestants ; la surpopulation et le manque d’hygiène dans les prisons ; la détention préventive prolongée ; un système judiciaire inefficace, des élections sénatoriales et municipales retardées depuis octobre 2011. Les auteurs du rapport rappellent que des fonctionnaires locaux et municipaux dont les mandats ont pris fin depuis mai 2011 ont été remplacés par des personnes nommées par l’exécutif. Dans le même temps le rapport dénonce l’administration Martelly qui, a maintes reprises, a tenté de s’immiscer dans les décisions des membres du Collège transitoire du Conseil électoral permanent(CTCEP) après avoir lui-même ordonné sa formation. Le chef de l’Etat a convoqué son propre groupe de travail pour étudier et réviser le projet de la loi électorale. » Malgré les nombreuses promesses du gouvernement, les élections se font encore attendre », déplore le rapport. Les enquêteurs des droits humains indiquent que des fonctionnaires de l’Etat et des agents de la PNH sont responsables des violations flagrantes des droits du citoyen. Le rapport relate le cas d’un résident d’un camp d’hébergement décédé dans un commissariat après avoir été tabassé par des policiers.Selon des ONG internationales la victime a été arrêtée pour avoir participé à une nuit de protestations. A la fin du mois de mai, son avocat et d’autres victimes de la manifestation ont reçu des menaces de mort parce qu’ils racontaient publiquement la vérité sur l’incident.  » A date, aucune investigation n’a été faite « , poursuit le rapport. Les affaires Walky Calixte, Vanel Lacroix, Enold Florestal et le dossier de la fusillade de Marie Sony Dorestant en février 2012 par le juge de paix suppléant de Chantal, Barthélemy Vaval, sont également mentionnés dans le rapport. » Il y a plusieurs rapports d’ONG internationales et nationales selon lesquels les membres de la PNH auraient frappé et maltraité des suspects ou des détenus. Plusieurs rapports ont indiqué que des agents de correction utilisent les châtiments corporels et la violence psychologique pour maltraiter les prisonniers », indique le rapport. Les défenseurs des droits humains exhortent les autorités haïtiennes à remanier le code civil haïtien, datant de 1880.La réforme de cette législation est indispensable afin qu’elle soit en conformité avec la Constitution. » La Constitution nie explicitement que la police et les autorités judiciaires peuvent interroger un suspect, sauf si un avocat ou un représentant de son choix est présent ou si le suspect renonce à ce droit ». Le rapport du département d’état note également des dérives des forces de l’ordre et des fonctionnaires de l’administration Martelly a l’encontre des journalistes. » Plusieurs journalistes ont fait l’objet de menaces, de harcèlement et d’agression physique en raison de leurs rapports tout au long de l’année 2013 « . LLM / radio Métropole Haïti

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