Le groupe des amis d’Haiti à l’Organisation des Etats Américains (OEA) dresse ce mardi 8 janvier à Washington le bilan des actions de la communauté internationale depuis la crise née des élections législatives et locales de mai 2000. Après de sérieux revers en 2001 avec au moins 17 missions d’échec sur la crise haïtienne, les observateurs relèvent que l’OEA se trouve dans l’obligation de réfléchir sur la stratégie à adopter en 2002 : poursuivre les négociations ou appliquer la charte démocratique qui prévoit l’expulsion de l’organisation d’un pays où la démocratie est gravemenet menacée. Ce second volet intéresse la Convergence Démocratique. Le porte-parole de la principale coalition de l’Opposition , Paul Denis, affirme avoir informé l’OEA sur la situation dans le pays et s’est dit très peu satisfait de la réaction de l’Organisation Régionale après les évènements du 17 décembre 2001. L’OEA avait exprimé ses préoccupations par rapport aux violences, condamné l’attaque contre le Palais National et rejeté le recours à la force , dit-elle, pour renverser tout état membre. « Nous souhaitons une condamnation plus claire et plus ferme de la part de l’OEA » a déclaré Paul Denis. Tandis que le responsable a.i. de Fanmi Lavalas , Yvon Neptune, très peu verbeux, appelle l’Organisation Hémisphérique à la compréhension. « Avec beaucoup d’espoir et de compréhension, l’OEA prendra en compte la situation de ce peuple qui souffre d’une crise qu’il n’a pas créée » a t-il déclaré. Le 5 juin 2001 à San José au Costa Rica , les ministres des affaires étrangères de l’OEA, dans une résolution , avaient demandé au pouvoir lavalas de former notamment un nouveau Conseil Electoral Provisoire (CEP) . Il s’agissait même pour l’Organisation d’entériner une proposition du président Aristide lui-même. Mais avec l’Opposition , il n’y a eu qu’un accord tacite sur la formule de constitution de ce CEP en juillet 2001. Puis c’était l’escalade des tensions entre les deux (2) parties. 28 juillet 2001, lavalas dit avoir mater un » coup d’Etat » de l’Opposition et des anciens militaires , aucune précision à date. 17 décembre 2001, un nouveau « coup d’Etat » est annoncé par lavalas. Cette fois, l’Opposition n’est pas pointée du doigt mais , ironie du sort, les locaux des partis de la Convergence et ceux de ses dirigeants sont pillés et incendiés par des proches de lavalas. Dans la foulée, Jean Bertrand Aristide continue d’appeler à la négociation, son adjoint au sein du parti au pouvoir, Yvon Neptune lance des piques à ses adversaires politiques et à l’internationale. Entre temps, la Convergence tire sa révérence dans les négociations. Des élections sénatoriales partielles sont prévues à la fin de l’année 2002.
Le groupe des amis d’Haiti à l’OEA se réunit ce mardi
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