Le malaise s’approfondit au sein de la PNH . Le directeur de la police judiciaire recherché.

La crise s’accentue au sein de la Police Nationale d’Haiti (PNH) . Depuis le vendredi 21 février 2003, les responsables de la police sont sans nouvelles du directeur central de la police judiciaire , le commissaire Jeannot François . Selon des informations qui circulent dans les milieux policiers, le resposable de la DCPJ aurait déjà quitté le pays via la frontière haitiano-dominicaine. D’autres informations font croire que l’officier de police se serait réfugié dans une ambassade . De sources dignes de foi, Radio Métropole a appris que des instructions ont été passées par les autorités du pays pour retrouver le directeur de la police judiciaire. Au niveau des responsables de la sécurité et du commandement de la PNH , l’on se refuse à tout commentaire concernant ce dossier. Toutefois, les autorités confirment que le commissaire Jeannot François était absent , le vendredi 21 février, au Palais National lors de la rencontre du Président Aristide avec le Haut Etat Major de la police. L’épouse du commissaire , Marie André François, indique que son mari est absent depuis la soirée du jeudi 20 février . Avant sa  » disparition « , Mme François indique que son époux était rentré en colère suite à une rencontre avec l’IGC ( Inspecteur Général en Chef ). Marie André François poursuit que l’IGC aurait fait pression sur le commissaire qui élabore son rapport sur l’affaire Keitan. L’épouse du commissaire François a conclu sa déclaration en révélant que des tirs nourris avaient été enregistrés dans la zone de résidence de son mari dans la soirée du mercredi 19 février. Le jeudi 13 février, une opération policière anti-drogue menée à Péguy-Ville par la Brigade de Recherche et d’Intervention (BRI) avait conduit à la mort de deux (2) présumés trafiquants, Hector Keitan et Hermann Charles . Le silence des autorités sur cette affaire a été rompu une semaine après par le directeur général de la police , Jean Nesly Lucien. Au sortir d’une rencontre au Parlement, ce dernier avait nié toute implication dans cette affaire en affirmant qu’il n’avait donné aucun ordre pour mener une telle opération. Jean Nesly Lucien avait déclaré qu’il attendait le rapport du directeur de la police judiciaire de qui dépend cette unité spécialisée de la police. M. Lucien faisait cette mise au point dans le cadre d’une nouvelle affaire de drogue qui a éclaté au sein de la police suite à l’atterrissage d’un petit avion sur la route 9 non loin de Cité Soleil transportant environ une tonne de cocaïne. Dans cette affaire, trois (3) de ses conseillers avaient été gardés en garde à vue sur ordre de l’inspecteur général en chef , Harvel Jean Baptiste . Les proches de M. Lucien ont été libérés par ce dernier qui a dénoncé le non respect des principes par l’inspecteur général. De l’avis de nombreux observateurs , cette nouvelle affaire confirme le profond malaise qui ronge l’institution policière alors que la présidence et le gouvernement observent le mutisme total sur la question.

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