Le mauvais temps entrave l’acheminement de l’aide dans les Caraïbes

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Les forces américaines éprouvaient des difficultés jeudi, en raison du mauvais temps, pour continuer à acheminer en Haïti une première aide aux victimes des pluies diluviennes qui ont fait dimanche plus de 915 morts au total dans ce pays et en République dominicaine.Certaines rotations d’hélicoptères ne pourront être menées jeudi à cause des mauvaises conditions météorologiques qui règnent dans le centre de l’île Hispaniola. Dans l’attente du retour de missions d’évaluation, le bilan était jeudi en fin de matinée de 339 morts en République dominicaine, presque tous à Jimani (Sud-Ouest), et d’au moins 579 morts en Haïti. Mercredi, six rotations d’hélicoptères ont pu être organisées entre Port-au-Prince et la ville haïtienne de Fonds Vérettes, au nord-est de Port-au-Prince. Cette localité de 45.000 habitants avec ses environs a été pratiquement rasée par un torrent de boue, de pierres et de roches. La ville est inaccessible par la route. Une liaison en hélicoptère à partir de la capitale haïtienne prend environ 20 minutes. Fonds Vérettes est désormais une ville qui a cessé d’exister, transformée en immense terrain vague. La localité était bâtie sur le lit d’une rivière asséchée la plupart de l’année et qui ne se remplit brièvement d’eau qu’en cas d’intempéries majeures. Les pluies diluviennes ont pris par surprise ses habitants dans leur sommeil, dans la nuit de dimanche à lundi. Jeudi, la cité était recouverte de roches, de pierres et de boue. Quelques pans de murs restaient debout ici et là. Dans les décombres, des survivants tentaient de retrouver des objets de première nécessité, comme des ustensiles de cuisine. Partout, la désolation était visible sur les visages des hommes, femmes et enfants rencontrés, qui avouaient avoir tout perdu avec les intempéries. L’église, le commissariat, les écoles, et presque toutes les maisons ont été détruites. Fonds Vérettes, où plus de 300 morts ont été décomptés, avait déjà enregistré des dizaines de morts lors du passage du cyclone George en 1998 et de la tempête tropicale Gordon en 1994. Mercredi, le Premier ministre haïtien Gérard Latortue a souligné, après un survol de la zone sinistrée, qu' »il faudra reconstruire la ville ailleurs pour éviter la répétition de nouvelles tragédies ». Il a mis en cause le déboisement sauvage par une population fortement touchée par la pauvreté et interdit la coupe des arbres dans la forêt des Pins qui se trouve à proximité de la ville. Dès que les conditions météorologiques le permettront, les secours devraient s’accélérer dans le Sud de l’île où des localités ont également été touchées. Lors de leurs rotations, les militaires américains apportent de l’eau, du pain, du sucre, des rations alimentaires de l’armée, et des couvertures. En République dominicaine, Jimani, ville-frontière avec Haïti qui comptait 11.400 habitants selon le dernier recensement de 2002, a été particulièrement touchée par le débordement d’un fleuve, qui prend sa source en Haïti. Les morts sont enterrés rapidement dans des fosses communes pour éviter des épidémies. Selon le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’Onu à Genève, une mission combinant des agences de l’Onu, la Croix-Rouge et des ONG comme Oxfam s’est rendue dans la ville de Mapou Belle-Anse dans le sud-est d’Haïti. Une tonne et demie d’eau et des comprimés pour purifier l’eau fournis par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a été apportée à la population locale, selon la même source. Deux équipes des Nations unies devaient gagner dans les jours qui viennent Haïti et la République dominicaine afin d’évaluer la situation, selon l’Onu. AFP

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