Le Parquet et l’ULCC se discutent la primauté en matière de lutte contre la corruption

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Pour la première fois dans l’histoire de la lutte contre la corruption en Haïti, deux institutions se disputent un dossier.Si dans un passé récent les organisations de défense des droits humains dénonçaient le laxisme des institutions étatiques en la matière, aujourd’hui le Parquet de Port-au-Prince et l’unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) se bousculent pour l’enquête sur les cas présumés de corruption au ministère de l’intérieur et des collectivités territoriales. Toutefois il y a un bémol dans cette affaire puisqu’un torchon brûle entre Amos Durozier, le directeur de l’ULCC et Me Sonnel Jean François, le chef du Parquet de Port-au-Prince. Deux correspondances qui devraient être confidentielles témoignent du malaise entre deux des principaux acteurs de la lutte contre la corruption. M. Durozier s’est plaint de l’intervention du Parquet dans ce dossier alors que ses enquêteurs avaient déjà lancé depuis le 3 août une investigation au ministère de l’intérieur.Il menace d’abandonner l’enquête si le commissaire du gouvernement poursuit une investigation en parallèle. De son coté le chef du Parquet, Sonnel Jean François, digère mal ces mises en gardes. Le magistrat dénonce l’attitude suspecte du directeur de l’ULCC et fait état de la préoccupation du Parquet dans ce cas d’espèce.Dans sa lette responsive le chef du Parquet met déjà en doute la crédibilité du rapport de l’ULCC. Sonnel Jean François rappelle qu’en tant que chef de la poursuite il conserve la prérogative de lancer des enquêtes. Le dossier de corruption qui semble impliquer plusieurs membres de l’Inité dont le président de la chambre basse, franchit ainsi une nouvelle étape.La Parquet et l’ULCC se disputent la primauté dans cette investigation, une première pour un ministre en fonction. LLM / radio Métropole Haïti

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