Le parquet poursuit sa politique de libération en dépit des critiques

49 personnes ont été libérées vendredi dernier par le parquet de Port-au-Prince dans le cadre de la politique de décongestionnement de la prison civile et de la lutte contre la détention préventive prolongée.8 femmes, 5 enfants et 36 hommes ont été remis en liberté a indiqué le substitut du commissaire du gouvernement, Félix Léger.Il soutient que parmi ces individus certains avaient commis des délits mineurs et d’autres n’avaient jamais pu voir leur juge après trois ans de détention.Ces libérations ont suscités de vives critiques de la part de plusieurs personnalités dont des membres du gouvernement.Le substitut du commissaire du gouvernement, Félix Léger, rétorque que le parquet n’a jamais libéré des détenus mais a uniquement exécuté des décisions de justice. » Nous sommes déterminés à résoudre le problème de la prison civile, nous voulons poursuivre ceux qui doivent être poursuivis et libérer ceux qui ne doivent pas être gardés en prison « , martèle t-il.Le président de la commission nationale de Désarmement, Démantèlement et Réinsertion, (CNDDR), Alix Fils Aimé a été récemment convoqué par le parquet en raison vraisemblablement de ses prises de positions contre la libération de certains criminels.M. Fils Aimé refuse de répondre à la convocation du parquet qualifiant de regrettable le comportement de certaines gens qui utilisent leur position pour persécuter des hauts fonctionnaires de l’état. »L’usage abusif, intempestif, répété et illégal de la fonction de commissaire du gouvernement constitue un facteur de déstabilisation de l’Etat, particulièrement de la Police Nationale d’Haïti », ajoute t-il.Qualifiant cet acte d’arbitraire, Alix Fils Aimé soutient qu’un responsable ne doit pas abuser de sa fonction. » Je ne l’accepte pas, le chef de l’état, le premier ministre et le peuple haïtien ne l’acceptent pas », dit-il soulignant que le chef du parquet n’a pas qualité pour le convoquer.Le secrétaire d’état à la justice, chargé de la réforme judiciaire, Daniel Jean, avait dénoncé une dérive de certains magistrats qui libèrent des bandits en raison de l’insuffisance de preuve dans les dossiers de la police. » Le rôle du juge instructeur et du commissaire du gouvernement est de trouver les éléments de preuve manquants afin de faire avancer le dossier », fait remarquer M. Jean.  » Lorsque vous avez un système basé uniquement sur le pouvoir discrétionnaire des juges on risque des dérives », ajoute t-il.

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