Le pouvoir intérimaire établit une liste de dilapidateurs de fonds sous le régime lavalas

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Le gouvernement s’apprête à communiquer au Parquet du Tribunal Civil de Port-au-Prince une liste de 29 personnalités et partisans du régime déchu Lavalas qui auraient participé à la dilapidation des caisses de l’Etat, annoncent des officiels haïtiens au « Miami Herald » en date du 23 décembre 2004. Ces responsables précisent qu’il reviendra au Parquet de faire le suivi concernant ces personnalités qui pourraient être recherchées ou faire l’objet d’un mandat d’arrêt. Selon le « Miami Herald », deux commissions d’enquête qui planchent sur la gestion de l’ex-président Jean Bertrand Aristide annoncent avoir trouvé des évidences sur le paiement pour des motifs inconnus de plusieurs millions de dollars américains à travers les comptes bancaires de la Fondation Aristide, de son épouse Mildred Trouillot et des officiels du régime déchu. Les enquêteurs travaillent sur ces comptes bancaires détenus par Mildred Aristide et d’autres associés de Jean Bertrand Aristide en Finlande, en Grèce, au Panama et au Canada. Parmi ces évidences figurent des chèques de 5 à 10 millions de dollars émis à partir des comptes du Palais National à l’ordre de Oriel Jean, l’ancien chef de la sécurité présidentielle détenu à Miami pour trafic de drogue. Le ministre de la justice et de la sécurité publique Bernard Gousse et le directeur de l’Ucref Jean Yves Noël qui opèrent en collaboration avec des enquêteurs américains ont confié au « Miami Herald » que ces évidences conduiraient éventuellement à Aristide. L’avocat de M.Aristide, Ira Kurzban, rejette les accusations de malversations portées contre son client et son épouse Mildred, aujourd’hui réfugiés en Afrique du Sud après avoir quitté Haïti, le 29 février dernier. Les documents qui sont en possession de l’organisme d’Etat, UCREF, montrent que des millions de dollars ont été transférés d’un compte présidentiel à un autre compte bancaire en Haïti que contrôlaient Mildred Aristide et la Fondation Aristide pour la Démocratie. En 2003, par exemple, un chèque de 800 mille dollars américains a été émis pour le compte de Kiskeya Store. Les officiels haïtiens insistent sur le fait que ce magasin n’existe pas. D’autre part, le « Miami Herald » indique que la possible coopération d’Oriel Jean avec la justice américaine pourrait se révéler cruciale sur les possibles liens entre M. Aristide et les trafiquants colombiens qui ont utilisé Haïti pour acheminer de la drogue aux Etats-Unis.

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