Le président Aristide invité à trancher dans le différend opposant la Primature au Sénat de la République.

Les sénateurs assument une lourde responsabilité en choisissant de sanctionner le gouvernement Chérestal par un vote de censure ou un vote de confiance . De l’avis des observateurs politiques , cette décision place le chef de l’Etat devant un dilemne car les parlementaires sont en session extraordinaire . La procédure veut qu’en session extraordinaire les parlementaires se prononcent uniquement sur le motif de la convocation . En demandant au président de la république d’intégrer l’interpellation du premier ministre Jean Marie Chérestal dans l’ordre du jour d’une nouvelle convocation , les parlementaires Lavalas mettent la pression sur le chef de l’Etat . Les observateurs relèvent que le président Aristide est obligé de trancher . Premier cas de figure , s’il rejette la demande de son Parlement, auquel cas il continuera publiquement d’appuyer son premier ministre qu’il avait ramené à la Primature lorsque ce dernier avait abandonné son poste à la suite d’un tollé autour de sa nouvelle résidence au Canapé-Vert acquise par l’Etat Haitien pour environ 1.7 millions de dollars américains . Deuxième possibilité ,si M. Aristide appuie l’interpellation dans le nouvel objet de convocation tel que souhaité par le Sénat, beaucoup peuvent interprèter ce geste comme un feu vert donné aux parlementaires pour sanctionner défavorablement son premier ministre. L’éventuelle interpellation du Chef du gouvernement n’est pas une surprise dans la mesure où les rapports entre le premier ministre et la commission Finances du Sénat demeurent tendus. Jean Marie Chérestal avait boudé deux convocations de cette commission qui voulait l’interroger sur le réajustement de son programme pour l’exercice 2001-2002 en raison de la suspension de l’aide internationale . Parallèlement , plusieurs sénateurs avaient ouvertement exprimé leur désaccord avec le gouvernement Chérestal dont le départ est réclamé par les Organisations Populaires (OP) Lavalas , pour absence de résultats probants face à l’augmentation du coût de la vie . Jean Marie Chérestal se retrouve au banc des accusés mais il n’est pas le seul. Les parlementaires ont décidé également dans leur demande au président de la république de traiter en urgence le  » dossier Dany Toussaint ». Les sénateurs attendent le rapport de la commission d’Immunité Parlementaire pour statuer sur la demande ou non de lever les privilèges du sénateur inculpé dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat du directeur de Radio Haiti Inter ,Jean Léopold Dominique, survenu le 3 avril 2000. Les sénateurs projettent d’organiser cette séance le 4 décembre prochain à un moment où les organisations internationales de défense des droits humains et de la liberté de la presse telles Reporters Sans Frontières (RSF) font énormément pression en ce sens .

Publicité