Le président Aristide rejette toute idée de démission

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Le Chef de l’Etat , Jean Bertrand Aristide, écarte toute possibilité de se retirer du pouvoir en guise de solution à la crise comme le réclament l’Opposition et des milliers d’élèves. En marge de l’organisation d’un déjeuner au Palais National , ce jeudi 28 novembre 2002, pour saluer la fin de mission de l’ambassadeur taiwanais, Michel Lu, le président de la République a assimilé à une tentative de Coup d’Etat les appels à la démission lancés par l’Opposition et les élèves à travers des manifestations enregistrées dans le pays depuis une dizaine de jours qui ont déjà fait plusieurs blessés. Jean Bertrand Aristide prône le respect des règles du jeu démocratique en référence à son mandat présidentiel de cinq (5) ans. M. Aristide ,très critique envers les anciens militaires à la veille du 15ème anniversaire du massacre perpétré à la Rue Vaillant à Port-au-Prince lors de l’élection présidentielle du 29 novembre 1987, soutient que la solution ne réside pas dans les Coups d’Etat responsables , selon lui ,du chômage et de la misère dans le pays.  » Ceux qui souffrent de la maladie du pouvoir doivent se calmer « , recommande le dirigeant Lavalas qui déclare opter en faveur de la paix. Le président Aristide se dit confiant dans la formation prochaine du Conseil Electoral Provisoire (CEP)chargé d’organiser des élections législatives et locales anticipées en 2003 et met le cap sur la célébration du bicentenaire de l’Indépendance en 2004. Interrogé par la presse sur l’épineux dossier du fugitif et puissant chef d’Organisations Populaires (OP) Lavalas , Amiot Métayer qui dicte sa loi aux Gonaives, M. Aristide s’est contenté de répondre qu’il est au dessus des parties tout en faisant appel à l’entente et à la paix . Questionné également sur les déclarations de ses partisans menaçant d’incendier les stations à essence et les banques en cas de coup d’Etat, le Chef de l’Etat n’a pas condamné ces propos qui faisaient suite à une Déclaration du secteur privé dénonçant l’anarchie régnant dans le pays. Dans une prise de position , le mardi 26 novembre ,en faveur de la poursuite du processus électoral, le gouvernement américain avait sévèrement critiqué le gouvernement haitien pour son laxisme face à l’action violente de ses partisans. Le Département d’Etat avait notamment réclamé l’arrestation et le jugement d’Amiot Métayer, évadé de prison le 2 août dernier.

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